Immigration
Un nouvel épisode de “Complément d’Enquête” fait scandale sur les OQTF
Les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), outil clé de la politique migratoire française, continuent de nourrir les polémiques. Ce jeudi soir, Complément d’Enquête s’est penché sur le fonctionnement et les coulisses de ces procédures. Le reportage, diffusé sur France 2, révèle des pratiques controversées qui soulèvent des interrogations sur l’efficacité et la transparence des OQTF.
Des statistiques d’expulsion gonflées ?
Selon le reportage, les autorités ciblent davantage certaines nationalités, comme les Albanais, pour améliorer les statistiques des expulsions. « Cela permet d’augmenter artificiellement les chiffres des reconduites », confie une employée de préfecture. Les Albanais, dont le pays accepte plus facilement le retour de ses ressortissants, seraient ainsi prioritaires, contrairement à des nationalités comme les Algériens ou les Marocains, pour lesquelles les blocages diplomatiques persistent.
Le sujet des statistiques a fait réagir Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui dénonce une politique d’affichage : « Ils veulent cacher les faits, mais les faits, il y a des chiffres et les chiffres ne mentent pas ». Selon lui, cette approche contribue à un décalage croissant entre la réalité vécue par les Français et les discours officiels.
Un cadre légal jugé trop large
Le reportage pointe également la définition floue du “trouble à l’ordre public”, souvent invoquée pour justifier des placements en centre de rétention. Un magistrat interrogé s’insurge contre des décisions prises pour des motifs qu’il juge “farfelus”, tels qu’un vol de quelques euros ou l’absence de titre de transport. Selon lui, « ces motifs alimentent une machine à produire des OQTF qui ciblent parfois les moins dangereux ».
Cette critique trouve un écho auprès de certains fonctionnaires, qui reconnaissent en caméra cachée qu’ils doivent souvent “chercher la petite bête” pour justifier une procédure, citant des exemples tels que des défauts de permis de conduire ou de papiers d’identité. Certains policiers, las de ce système, choisiraient même de réduire les contrôles pour ne pas alimenter cette mécanique bureaucratique.
Retailleau défend la fermeté
Face à ces accusations, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a défendu la politique gouvernementale lors d’une intervention. « Si une violation des règles est constatée, elle doit être sanctionnée », a-t-il affirmé, rejetant l’idée que les OQTF seraient inefficaces ou arbitraires. Selon lui, la systématisation des procédures est essentielle pour restaurer l’autorité de l’État.
Interrogé sur l’impact de ces pratiques, Retailleau a insisté : « Je ne vois pas en quoi le fait que la loi française ne soit pas respectée ne doive pas être sanctionné ». Il a également rappelé que ces mesures visaient à cibler des individus en situation irrégulière et ayant épuisé leurs recours légaux.
1 commentaire
SapereAude
Peut etre il faudrait considérer d’arrêter l’utilisation du mot « irrégulier », savament imposé dans le discours publique par la gauche afin de fixer les debats sur la regulisarisation seulement, et donc sur des débats moraux, et de systématiquement utiliser à sa place le terme « illegal », qui recentre le débat, et les esprits donc, sur le droit seulement.
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