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Narcotrafiquants à Dubaï : Gérald Darmanin renforce la traque des « parrains » en exil
En déplacement lundi et mardi aux Émirats arabes unis, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a intensifié la coopération judiciaire entre la France et les Émirats pour lutter contre les narcotrafiquants en exil. Le ministre a remis une liste de 27 « cibles prioritaires » à extrader vers l’Hexagone. Cette initiative marque une nouvelle étape dans la lutte contre les barons de la drogue, accusés d’orchestrer depuis Dubaï un trafic international qui alimente la violence en France.
Une première victoire avec une extradition
Lors de sa première entrevue avec les autorités émiriennes, Gérald Darmanin a obtenu l’extradition de Medhi C., un trafiquant recherché depuis deux ans pour son rôle dans plusieurs dossiers de go fast. « Un très bon signe, prouvant que les Émirats ont la volonté d’améliorer la coopération judiciaire », a déclaré le ministre. Il s’agit de la première extradition accordée par la pétromonarchie vers la France depuis plus de trois ans. Cet effort s’inscrit dans un contexte où les relations judiciaires entre les deux pays sont souvent ralenties par des démarches procédurales complexes.
Un refuge pour les barons de la drogue
Dubaï, avec ses gratte-ciel et ses villas luxueuses, est devenue un havre de paix pour les narcotrafiquants, attirés par la discrétion du système bancaire et l’absence de contrôles stricts sur l’origine des fonds. « Sur place, ils sortent faire leurs courses à visage découvert et se déplacent sans garde du corps », souligne une source policière au Figaro. Entre soirées festives dans le désert et virées en jet-ski, ces criminels mènent une vie de luxe, loin des poursuites judiciaires en France. Selon les autorités françaises, 30 à 50 trafiquants français seraient installés à Dubaï, parfois en lien avec de grandes organisations criminelles comme la DZ Mafia ou la pègre lyonnaise.
La coopération judiciaire en chantier
Pour renforcer l’efficacité des poursuites, Gérald Darmanin a rencontré le procureur général de Dubaï, une première pour un ministre français. Des bases ont été jetées pour créer un groupe de travail fédéral entre Dubaï et Abu Dhabi. « Nous espérons lancer une coopération judiciaire sur de nouvelles bases, comme nous l’avions fait sur le plan policier lorsque j’étais Place Beauvau », a précisé le ministre. En avril 2024, la nomination d’un magistrat de liaison français aux Émirats visait déjà à fluidifier les échanges.
Outre les extraditions, Gérald Darmanin a également présenté 17 demandes de saisies visant les patrimoines des trafiquants, suspectés d’avoir investi des sommes colossales dans l’immobilier et d’autres actifs à Dubaï. Un exemple marquant est celui d’un détenu en France qui continue de percevoir des loyers sur une trentaine d’appartements qu’il possède aux Émirats.
2 commentaires
vert10
Moussa devrait essayer de comprendre pourquoi Dubai est bien plus sûr que Paris
Signaler un abusvert10
A quand la déchéance de nationalité française pour les binationaux délinquants ?
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