Immigration
Immigration en Allemagne : un accord historique mais controversé entre la CDU-CSU et l’AfD
Alice Weidel, cheffe de file du parti nationaliste allemand AfD, a annoncé ce vendredi 24 janvier un accord inédit avec les partis conservateurs CDU et CSU concernant des propositions sur l’immigration. Cet événement marque une rupture dans les lignes politiques traditionnelles allemandes, où une collaboration avec l’AfD était jusque-là fermement rejetée par les partis traditionnels.
Un accord inattendu sur l’immigration
Sur son compte X, Alice Weidel a déclaré : « Le pare-feu est tombé ! La CDU et la CSU ont accepté mon offre de voter avec l’AfD sur la question fatidique de l’immigration au Bundestag. » L’accord prévoit la présentation d’un projet de loi au Bundestag, visant à durcir les politiques migratoires en Allemagne. Friedrich Merz, le leader de la CDU-CSU, avait pourtant affirmé par le passé qu’il n’y aurait aucune collaboration avec l’AfD : « Nous ne travaillons pas avec ce parti. » Cet engagement semblait clair, mais l’évolution de la situation politique et la pression croissante des électeurs conservateurs semblent avoir influencé ce revirement.
Le projet de loi au cœur des tensions
Le projet de loi élaboré par la CDU-CSU propose des mesures drastiques, notamment l’interdiction d’entrée sur le territoire pour les migrants sans papiers et une accélération des procédures d’expulsion. La semaine prochaine, ce texte pourrait obtenir une majorité au Bundestag, soutenu par l’AfD et potentiellement par le FDP (Parti libéral-démocrate), malgré les divisions internes. Cependant, de nombreuses interrogations subsistent quant à l’engagement réel de Friedrich Merz et Christian Lindner (FDP). Certains observateurs estiment que ces leaders pourraient finalement choisir de ne pas soumettre la proposition au vote, afin d’éviter une alliance officielle avec l’AfD.
Une stratégie ambiguë de la CDU-CSU
Il reste un manque de clarté dans la stratégie de la CDU-CSU. Bien que le parti ait pris l’initiative de proposer ce projet de loi, il est également accusé de vouloir reculer face aux conséquences politiques de ce rapprochement. « Ils pourraient soumettre leur proposition mais refuser ensuite de la mettre aux votes pour éviter une alliance visible avec l’AfD », rapporte un média allemand. Cette ambiguïté alimente les critiques sur la crédibilité de Friedrich Merz, déjà accusé de manquer de constance dans ses décisions.
Une pression électorale grandissante
L’accord intervient dans un contexte où l’immigration est devenue une question centrale à l’approche des élections fédérales. L’attaque au couteau à Aschaffenbourg, en Bavière, a ravivé les tensions sur ce sujet sensible. Les sondages montrent une montée en puissance de l’AfD, et la CDU-CSU semble chercher à séduire une partie de cet électorat conservateur sans pour autant assumer publiquement une collaboration directe.
Pour Alice Weidel, cet accord est une victoire politique majeure : « Nous avons tenu nos promesses, l’Union doit désormais tenir les siennes également. » Cependant, pour la CDU-CSU, ce rapprochement, bien que discret, pourrait coûter cher en termes d’image. Les critiques s’accumulent, notamment de la part des sociaux-démocrates et des Verts, qui dénoncent un abandon des principes démocratiques face à la montée de l’extrême droite.
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