International
Haïti : un chef de gang massacre 184 personnes, principalement des vieillards, pour rompre une malédiction vaudou
Le gouvernement haïtien a fermement condamné un « massacre abject » perpétré les 6 et 7 décembre 2024 à Port-au-Prince, où près de 184 personnes ont perdu la vie selon les Nations unies. « Cet acte de barbarie, d'une cruauté insoutenable, a coûté la vie à plus d'une centaine de femmes et d'hommes, principalement des vieillards sans défense », a déclaré la Primature, le bureau du Premier ministre haïtien, dans un communiqué publié lundi.
Qualifiant ce massacre d'« attaque directe contre l'humanité et l'ordre républicain », le gouvernement a promis des mesures pour « rétablir l'ordre et protéger les populations ». Selon l'ONG Comité pour la paix et le développement (CPD), ce massacre aurait été orchestré par le chef d'un puissant gang, qui aurait ordonné l'exécution de personnes âgées et de pratiquants vaudous, accusés à tort de vouloir nuire à sa famille par des malédictions. « Les soldats du gang ont identifié les victimes dans leurs maisons avant de les emmener au quartier général pour les exécuter », a rapporté l'ONG.
D'après le CPD, la majorité des victimes tuées le vendredi 6 et le samedi 7 décembre étaient des personnes âgées de plus de 60 ans, bien que des jeunes ayant tenté de s'interposer figurent aussi parmi les tués. « Des sources fiables au sein de la communauté indiquent que plus de 100 personnes ont été massacrées, leurs corps mutilés et brûlés dans la rue », a détaillé un communiqué de l'organisation.
Haïti : un pays pris en otage par les gangs
Haïti, plongé dans une crise sécuritaire sans précédent, voit 80 % de sa capitale contrôlée par des gangs armés. Ces derniers, accusés de meurtres, d'enlèvements et de violences sexuelles à grande échelle, ont provoqué le déplacement de plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Depuis février, la situation s’est encore aggravée. La violence gangrène le quotidien des Haïtiens, rendant l'accès aux services de base quasi impossible dans plusieurs régions. Face à cette montée des violences, une mission multinationale de soutien à la police, dirigée par le Kenya et appuyée par l'ONU, a commencé à se déployer cet été. Toutefois, son efficacité reste limitée pour contenir l’influence des gangs, qui continuent de régner en maîtres sur la capitale.
Une tragédie qui indigne la communauté internationale
Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, a dénoncé une situation « alarmante » lors d’une conférence de presse lundi. « Le week-end dernier, au moins 184 personnes ont été tuées dans des violences orchestrées par un gang puissant », a-t-il affirmé, qualifiant ces actes de « violations graves des droits humains ».
Les corps des victimes, souvent mutilés et brûlés, jonchent encore les rues de Port-au-Prince, selon les témoignages recueillis par le CPD. Des jeunes ayant tenté de s'interposer figurent également parmi les victimes, soulignant l'impuissance des habitants face à ces atrocités.
Ce massacre rappelle l'urgence de restaurer la sécurité en Haïti, où la population vit dans la crainte constante. Alors que les gangs dictent leur loi, la communauté internationale et les autorités locales peinent à trouver des solutions pour ramener la paix dans cet État des Grandes Antilles en proie au chaos depuis des décennies.
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