Union-Européenne
Union européenne : la victoire du RN aux législatives pourrait-elle bousculer les alliances ?
Au 9 juin au soir, à peine avait-on pris connaissance des résultats que ceux-ci étaient oubliés, éclipsés par l’annonce d’Emmanuel Macron. Pourtant, c’est bien en réaction à ces chiffres que l’Assemblée a été dissoute, l’exécutif ayant pris acte de sa déroute. Alors, les jeux de pouvoir à la tête de l'Union européenne pourraient-ils basculer après les élections législatives françaises et la possible victoire de Jordan Bardella ? L'affaire est loin d'être gagnée.
La victoire du RN à la source de la dissolution
Pour rappel donc, les élections des parlementaires de l'Union européenne ont été largement emportées par la liste de Jordan Bardella avec 31,4 % des suffrages et 30 sièges. Arrivé en tête dans 93 % des communes françaises, le président du RN fait plus que ses deux adversaires suivants réunis. C’est un véritable raz de marée, du jamais vu depuis 40 ans.
En deuxième position, on retrouve Valérie Hayer avec un score plus faible que prévu, 14,6 % des voix et 13 sièges, mais les courbes ne se sont pas croisées avec son candidat le plus direct, Raphaël Glucksmann. En tête de la gauche, celui-ci a également emporté 13 sièges, mais avec 13,8 % des voix.
Il est suivi par la liste de La France Insoumise menée par Manon Aubry qui a obtenu 9,9 % des voix et 9 sièges, ce qui signifie que la polémique Rima Hassan est élue. On retrouve ensuite Les Républicains de François-Xavier Bellamy avec 7,3 % des voix qui obtient 6 sièges.
Les deux dernières listes n’étaient pas sûres de passer la barre des 5 % nécessaires à l’obtention de sièges au Parlement européen, mais y sont finalement parvenues. Avec 5,5 % des voix, Les Écologistes de Marie Toussaint et Reconquête de Marion Maréchal obtiennent chacun 5 sièges.
Vers un basculement dans l'Union européenne ?
Dans le reste de l’Europe, on constate également une progression du camp national incarné par les groupes Identité et Démocratie et Conservateurs et Réformistes Européens. Le groupe ID, porté par Marine Le Pen, est en fait en stagnation. Avec 58 députés contre 59 sièges, le groupe perd un député au total, mais ce phénomène est lié à l’exclusion du groupe AfD au mois de mai et à la déroute électorale de Matteo Salvini au profit de Giorgia Meloni. C’est d’ailleurs elle qui réalise la plus belle opération à droite en emportant quatre sièges, passant ainsi de 68 à 72 dans l’attente de l’arrivée de 10 eurodéputés hongrois issus du Fidesz de Viktor Orban.
C’est cependant le PPE, parti de droite libérale lié au LR, qui emporte largement ces élections avec 189 sièges, soit 13 de plus qu’auparavant. De son côté, le groupe lié à Emmanuel Macron perd 23 sièges, soit autant que toute la gauche réunie.
Dans ce nouvel équilibre, la question d’une alliance européenne des nationalistes d’ECR et d’ID est encore en suspens. Mal engagée avant la fin de la campagne, la situation est rebattue par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron qui pourrait placer le RN au gouvernement, ce qui pourrait faire de la France l’un deux grands pays d’Europe nationalistes avec l’Italie de Giorgia Meloni.
Le soutien de Marion Maréchal et de trois autres eurodéputés anciennement à Reconquête à l’alliance du bloc national portée par le RN pourrait ainsi jouer en faveur d’un grand groupe de droite nationale en Europe, même si l’affaire est loin d’être conclue.
Un paramètre nouveau pourrait aussi mettre à mal cette alliance : quand le président des Républicains Eric Ciotti a annoncé faire alliance avec le RN pour les prochaines élections législatives, son allié allemand, la CDU, a menacé Les Républicains d'exclusion du groupe PPE en cas d'alliance avec la fameuse "extrême droite".
À lire aussi : Marion Maréchal appelle à soutenir le RN contre Reconquête aux législatives
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