[Histoire des guerres civiles 3/4] La Révolution française et ses répressions

Pour beaucoup, la Révolution française s’apparente plus à un coup d’État se résumant à la seule journée de la prise de la Bastille qu’à une véritable guerre civile. Pourtant, jamais aucun évènement politique n’a autant transformé le peuple français – ce qui n’est évidemment pas allé sans heurts ni résistances.

Après l’échec de la réunion des États généraux au mois de mai dans un contexte de crise économique, des députés anti-privilèges se révoltent : la troupe est envoyée à Versailles et à Paris, ce qui ne fait qu’alimenter les tensions. Si les bourgeois ont envie que leurs requêtes aboutissent, le peuple, lui, craint de manquer de pain. À partir du 12 juillet, il prend les armes. Le 14, une foule en colère s’empare des armes contenues dans l’hôtel des Invalides et s’attaque à la prison royale de la Bastille, massacrant toute la garnison et libérant sept prisonniers : quatre faussaires, deux fous et un noble coupable d’inceste. La victoire est avant tout symbolique.

Une révolution bourgeoise soutenue par une partie du peuple

Pour bien comprendre la Révolution, il ne faut pas seulement connaître les évènements qui s’y sont joués, mais aussi les motivations et les divisions entre les belligérants. Plus particulièrement, il faut opérer une distinction au sein du Tiers-État entre bourgeoisie et peuple, les deux n’étant finalement devenus alliés que par force.

De fait, la crise économique ronge le pays depuis une décennie. La guerre d’Indépendance des États-Unis et de mauvais ministres ont vidé les caisses du royaume qui doit sans cesse augmenter les impôts. Louis XVI est un roi de bonne volonté, sincèrement soucieux de son peuple, mais qui s’y entend peu dans l’art de gouverner. Avec lui, il a la noblesse et le clergé, du moins en partie.

De l’autre côté, un peuple qui souffre de faim et une bourgeoisie dévorée par l’ambition et par les idées nouvelles de son siècle. Cette derni