[Histoire de guerres civiles 4/4] La Commune : Paris rouge sang

1871. La France vient de perdre la guerre contre une Allemagne désormais unifiée grâce à l’œuvre de Bismarck. Napoléon III, toujours captif du chancelier allemand, a acté la fin du Second Empire et son départ pour l’Angleterre. Une Troisième République a été proclamée, emmenée par le sinueux Adolphe Thiers qui, depuis quarante ans, a préparé son accession au pouvoir.

Durant des mois, le peuple parisien a subi la guerre à ses portes : le siège de Paris par les Allemands a duré de septembre à mars, dont les deux derniers mois en paix, l’armistice de janvier ayant fait office de bouclier.

La Commune : nouvelle Révolution ?

Conséquence de ce siège, la ville est fortifiée et le peuple armé. Et il a soif de vengeance : les membres de l’ancien Gouvernement de la Défense Nationale, revenus au pouvoir dans la IIIe République ne lui conviennent pas du tout, étant partiellement comptables de la défaite. Alors que son chef, Adolphe Thiers, tente de récupérer les canons qui se situent dans la ville et d’y réinstaller un peu d’ordre, le 18 mars le peuple parisien se soulève. Artisans, commerçants, boutiquiers et ouvriers, c’est toute une classe sociale qui se soulève.

Anarchistes, jacobins crypto-hébertistes, blanquistes, socialistes et collectivistes : une coalition hétéroclite se forme contre le pouvoir bourgeois héritier du Parti de l’Ordre. Dix jours après l’insurrection, la « Commune de Paris » est proclamée et le drapeau rouge bat fièrement au vent parisien.

Rapidement, des mesures sociales fortes sont mises en place, adjointes à un anticléricalisme d’État et à une liberté de presse renouvelée. Un gouvernement est constitué : il sera dominé par les « Communards » et autorisera les formations politiques d’opposition.

Répression dans le sang

Pourtant, l’ennemi n’est pas loin. Thiers, pour reprendre la ville, s’est allié à son ennemi allemand et a mis sur pied une important