Société
Chrétien et menacé de mort : un Iranien est visé par une OQTF
Ata Fathimaharloei, employé dans un hôpital Iranien, se convertit au christianisme en 2017. Dénoncé par ses collègues, il est licencié puis jugé pour apostasie et condamné à mort. Réfugié en France, le père de famille est visé par une OQTF.
Selon les lois islamiques en vigueur en Iran, son mariage est annulé et son épouse, enceinte, est considérée comme adultère. La future maman se tourne alors vers son père qui refuse de l'aider et qui ne lui laisse comme choix que l'avortement ou bien l'abandon de son enfant à la naissance afin qu'il soit élevé par une famille musulmane. Elle aussi fera l'objet en Iran d'une condamnation à mort.
Pris de court, le couple menacé prend la fuite en direction de la France, destination qu'ils arrivent à atteindre après un long périple. Une fois arrivé, leur premier enfant naît. Puis, de nouveau enceinte, la femme accouche d'un second enfant à Perpignan, dans le sud de la France, en décembre 2019. Une fois installé — illégalement — en France, les jeunes parents décident de faire une demande d'asile auprès de l'OFPRA, (l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), mais cette dernière est refusée. Les jeunes exilés font appel de cette décision puis dépose un recours auprès de la Cour nationale du droit d'asile, mais rien n'y fait.
OQTF : le deux poids deux mesures français
Entre 2019 et 2023, le jeune couple vit donc illégalement sur le territoire français, mais se fait discret. Le 15 décembre 2023, le père de famille reçoit un courrier de la préfecture des Pyrénées-Orientales, indiquant qu'il est visé par une obligation de quitter le territoire français. Il a désormais un mois pour quitter la France et rejoindre l'Iran où il est menacé de mort. Depuis, sa carte d’identité a été radiée et son compte bancaire bloqué. Leur avocat, maître Gérald Brivet-Galoup a indiqué dans l'Indépendant que « si juridiquement cet homme n'est pas expulsable, car il a un enfant qui est né en France voilà plus de deux ans, il a au-dessus de la tête cette menace permanente qui l'empêche de sereinement ». « Ils sont tous deux infirmiers de formation et on comptait sur la loi immigration sur les métiers en tension pour obtenir leur régularisation », ajoute-t-il.
L'avocat explique également qu'il est demandé au jeune couple une preuve de leur conversion au christianisme, ce qu'il juge surréaliste. Alors que délinquants et criminels étrangers visés par des OQTF ne quittent jamais la France, cette histoire montre le deux poids deux mesures qui règne au sein de l'administration française. Dernièrement, le Dauphiné avait interrogé un couple de Belge francophone exemplaire, habitant de la Drôme, qui s'étaient vu refuser la nationalité française.
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