Union-Européenne
Selon une étude, l’UE pourrait prendre un fort virage à droite en juin
« Les élections au Parlement européen de 2024 verront un virage majeur vers la droite dans de nombreux pays, les partis populistes de droite radicale gagnant des voix et des sièges dans toute l’UE, tandis que les partis de centre-gauche et les verts perdront des voix et des sièges. » L’incipit du résumé de l’étude publiée par Simon Hix et Kevin Cunningham est on ne peut plus claire : la droite est en bonne voie pour réaliser une percée inédite au Parlement européen.
La droite nationale a le vent en poupe
Selon l’étude, « le grand gagnant sera le groupe de droite radicale Identité et Démocratie (ID), qui devrait remporter 40 sièges ». Quarante sièges pour la formation européenne promouvant une « Europe des Nations » à laquelle appartient le Rassemblement National, c’est une augmentation impressionnante de +87,5 %, devenant ainsi le troisième groupe du Parlement européen derrière le PPE (droite libérale) et le S&D (gauche) avec 98 sièges sur 705.
Pourtant, il pourrait lui-même être détrôné par une autre formation d’importance, ECR (Conservateurs et Réformistes Européens) dans le cas où celui-ci parviendrait à gagner l’adhésion du Fidesz de Viktor Orban qui pourrait lui apporter quatorze sièges, portant leur total à 99 sièges. Parvenant juste au-dessus d’ID en ce cas, la formation à laquelle souhaite adhérer le parti Reconquête connaîtra de toute façon une importante hausse selon l’étude, +18 sièges sans les Hongrois.
Pour la première fois, les deux formations pourraient ainsi totaliser à elles deux 25 % du Parlement européen, soit plus que le PPE et S&D réunis, les deux partis traditionnels de Bruxelles. Pas de quoi obtenir la majorité, certes, mais un moyen certain de peser sur des décisions importantes comme celles ayant trait aux luttes sociétales ou anti-immigration (alliance possible avec la droite du PPE), ou contre le libre-échange (alliance objective possible avec la gauche).
Selon les estimations réalisées par les deux chercheurs, la France pourrait de cette manière envoyer 30 de ses 81 eurodéputés au groupe Identité et Démocratie, demeurant ainsi le premier parti du groupe devant les Allemands de l’AfD (20 eurodéputés) et les Néerlandais de Geert Wilders, dernier vainqueur aux élections législatives des Pays-Bas.
La gauche et le centre reculent
La gauche et le centre pourraient alors poursuivre leur descente avec quinze sièges en moins pour les libéraux de Renew (Renaissance en France) et seize sièges en moins sur l’ensemble de la gauche : -10 chez les Verts, -10 chez les socialistes et +6 chez la gauche radicale. Toujours pas de quoi faire basculer radicalement la couleur politique du Parlement, mais de quoi réduire l’influence de ces partis à 281 sièges pour le total de la gauche, 370 pour l’ensemble de la droite et 86 pour le centre.
Pourtant, malgré ce recul, l’union des droites n’est pas au programme au Parlement européen. De fait, le groupe ID est relativement isolé, notamment à cause de l’antagonisme entre les Polonais du PiS (groupe ECR) et les Allemands de l’AfD (groupe ID). D’un autre côté, le PPE, comme Les Républicains en France, préfère s’allier au centre libéral plutôt qu’à la droite conservatrice.
Sur le sujet spécifique de la France, les deux chercheurs tendent à dire que « notre modèle montre qu'il y a toutes les chances que le Rassemblement national (RN) de droite radicale de Marine Le Pen remporte l'élection. Cela donnerait le ton à l’élection présidentielle de 2027 et pourrait faire de Le Pen le prochain président français potentiel ».
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