67 % des Français doutent de la capacité de la France à devenir un leader en intelligence artificielle

À l'occasion du sommet international sur l'intelligence artificielle qui se tient à Paris, Emmanuel Macron a réaffirmé son objectif de positionner la France comme un acteur majeur dans cette révolution technologique. Lors de cet événement, le président a annoncé un investissement de 109 milliards d'euros pour accélérer le développement de l'IA en France, martelant avec conviction : « Il faut être dans la course ». Cependant, cette vision optimiste semble ne pas convaincre tous les Français. 

Selon une étude récente de Cluster17 pour Le Point, 67 % des Français doutent de la capacité de la France à s'imposer comme leader dans ce domaine. Jean-Yves Dormagen, président de l'institut de sondage, explique que ce chiffre reflète « un pessimisme ambiant » qui touche de plus en plus de questions sociétales. Cette méfiance s'explique, selon lui, par « une perte de confiance dans les capacités de la France à peser sur la scène internationale ». Les Français semblent particulièrement pessimistes quant à la capacité du pays à rivaliser avec des géants comme la Chine et les États-Unis.

Jean-Yves Dormagen met en lumière un clivage entre les visions politiques de la gauche et de la droite concernant l’IA. Alors que la gauche, influencée par la question climatique, semble de plus en plus sceptique vis-à-vis des avancées technologiques, la droite, et notamment les partisans du techno-solutionnisme, y voient une opportunité. Ce constat est visible dans l’étude, qui révèle que les électeurs de La France Insoumise (LFI) sont les plus sceptiques à propos de l'IA, la considérant souvent comme une menace plutôt qu'un progrès. 

Malgré les ambitions gouvernementales, l’usage quotidien de l’IA en France reste encore limité. Selon l’étude, seulement 21 % des Français l’utilisent régulièrement, principalement pour des tâches comme les recherches d'informations pratiques ou les traductions. Cependant, les jeunes générations semblent plus enclines à adopter ces nouvelles technologies. Parmi les 18-24 ans, 49 % utilisent fréquemment l’IA pour diverses tâches quotidiennes, contre seulement 6 % des plus de 75 ans.

Si l'IA est encore loin de transformer radicalement la vie quotidienne des Français, elle semble néanmoins en bonne voie de s’imposer, surtout parmi les jeunes générations et les professionnels. Pour l'instant, la France semble bien déterminée à ne pas se laisser distancer dans cette course technologique. Mais, entre ambitions politiques et réalités de terrain, l’avenir de l’IA en France reste à dessiner.

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