Romain Baubry sur Incarville : « Il faut davantage de répression judiciaire ! »

En voyant ce qui s'est passé à Incarville,  de votre point de vue de surveillant pénitentiaire, que que vous ont évoqué ces images ?

Romain Baubry : Déjà ça fait mal de voir un agent portant un uniforme à terre. J'ai pensé tout de suite à beaucoup d'amis, beaucoup de collègues qui sont surveillants pénitentiaires en Normandie, pas loin d'Incarville, donc je me suis énormément inquiété. Ensuite, je ne suis pas étonné. Il était évident qu'un jour ou l'autre, ça arriverait. D'ailleurs, il y a déjà eu des escortes qui ont été attaquées en janvier 2019, juste à proximité du tribunal de Tarascon, une équipe pénitentiaire qui s'est fait attaquer à l'arme lourde donc on est déjà passé pas loin d'un drame à ce moment-là. Mais les attaques de ce genre, ça a déjà pu se voir dans d'autres circonstances. Les personnels pénitentiaires m'ont dit que souvent, lorsqu'ils font les escortes, ils sont suivis par des voyous en voiture qui essaient de les intimider.

Il y a quelques années de ça, sur un hôpital à Aix ou à Marseille, un surveillant avait pris une balle dans la jambe parce qu'il escortait un détenu à l'hôpital et des personnes étaient venues le faire s'évader alors qu'en plus l'escorte se faisaient sans armement. Souvent les escortes médicales se font sans armes donc vous avez des hommes pénitentiaires qui tous les jours amènent des détenus à des rendez-vous médicaux dans les hôpitaux, parfois aux urgences, qui se retrouvent à l'extérieur et qui n'ont aucune arme. Et ça, ça ne date pas d’hier. Moi, lorsque j'étais surveillant pénitentiaire aux Baumettes, que je faisais notamment mon service de nuit, très régulièrement le soir, on se retrouvait une bonne partie de la nuit à l'hôpital nord de Marseille avec un détenu qui avait fait une pseudo tentative de suicide ou qui disait avoir