Politique
Le RN face à la justice dans l’affaire des assistants parlementaires
Le 30 septembre s’ouvre le procès concernant l’affaire dite des « assistants parlementaires du RN » devant le tribunal correctionnel de Paris.
Au total, 27 membres du parti, dont Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, le maire de Perpignan Louis Aliot, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, l’ex-trésorier Wallerand de Saint-Just, le député Julien Odoul, ainsi que le député Nicolas Bay, sont appelés à comparaître pour des accusations de détournement de fonds publics pour l’affaire des assistants parlementaires devant le tribunal correctionnel de Paris.
Une affaire déclenchée par un signalement anonyme
L’affaire éclate en 2015 après un signalement anonyme auprès des services du Parlement européen. L’institution, sous la présidence du social-démocrate allemand Martin Schulz, déclenche alors plusieurs procédures contre le Front National et le UKIP de Nigel Farage – deux formations politiques anti-européistes – les accusant de détournement de fonds publics.
Par ailleurs, une enquête préliminaire est ouverte par la justice française le 15 décembre 2016. Les magistrats soupçonnent le Front National d’avoir organisé de manière concertée un système de détournement des fonds destinés à financer le parti.
Jusqu’à dix ans de prison pour l’affaire des assistants parlementaires
Ces sommes, s’élevant à 21 000 euros par mois pour chaque eurodéputé, auraient en réalité servi à rémunérer du personnel qui travaillait directement pour l’organisation politique au lieu de véritables assistants parlementaires à Strasbourg, permettant ainsi au FN de réduire ses dépenses salariales.
En juin 2017, Marine Le Pen est mise en examen pour abus de confiance et complicité, des chefs d’accusation qui seront finalement requalifiés en détournement de fonds publics. Les peines encourues dans cette affaire peuvent aller jusqu’à dix ans de prison, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Marine Le Pen revendique la « liberté parlementaire »
À la sortie du tribunal ce 30 septembre, la dirigeante du RN affiche une attitude calme et résolue : « J’aborde ce procès avec beaucoup de sérénité », affirme-t-elle, avant de poursuivre : « Nous n’avons violé aucune règle » et revendique le principe de « liberté parlementaire » d’être en même temps militant du parti et assistant parlementaire.
Mi-septembre, dans une interview au Parisien, la chef de groupe a pointé du doigt un « malentendu » entre « le monde judiciaire et le monde politique ». Selon elle, les assistants parlementaires ne sont « pas des salariés du Parlement européen » et ont « évidemment vocation, pour un certain nombre d’entre eux, à faire de la politique ». Plusieurs prévenus ont également précisé la notion de « mutualisation » et expliqué que certains assistants occupaient d’autres rôles au sein du parti, ce qui justifie leur implication au-delà de leurs tâches auprès des eurodéputés.
Ce procès, qui durera deux mois, survient juste après la dissolution, alors que le parti à la flamme, avec 126 députés, n’a obtenu aucun poste clef dans les institutions du pays. Certains Français pourraient y voir un signe d’acharnement politique supplémentaire.
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