International
Boualem Sansal risque la réclusion criminelle à perpétuité
Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt à Alger. Il est poursuivi pour « acte terroriste ou subversif ». Il pourrait ainsi encourir une peine allant jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
L’information est révélée par le JDD aujourd’hui. Selon le journal, il est poursuivi et risque la perpétuité au titre de l’article 87 bis. « Ce dernier, controversé, qualifie d’acte terroriste ou subversif tout comportement pouvant être interprété comme portant atteinte à la sécurité de l’État ou à l’intégrité du territoire », d’après l’article.
« Acte terroriste ou subversif » : des accusations pouvant conduire à la perpétuité ?
L’agence de presse algérienne a confirmé son arrestation dans un communiqué succinct, mais ne manquant pas de qualifier l’intellectuel de « pantin du révisionnisme anti-algérien ».
L’article 87 bis, amendé en 2021, est au cœur de cette affaire. En élargissant la définition du terrorisme aux comportements perçus comme des menaces politiques ou idéologiques, ce texte donne aux autorités algériennes une arme légale pour cibler les opposants. Boualem Sansal pourrait ainsi encourir une peine allant jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
Un avocat pour assurer sa défense devrait bientôt être désigné, mais ses proches craignent une manipulation supplémentaire. Si l’écrivain n’est pas en mesure de choisir librement son conseil, un avocat commis d’office pourrait être perçu comme un relais des intérêts du régime. L’écrivain, dont les conditions de détention restent inconnues, voit sa situation aggravée par son âge avancé et son état de santé fragile.
Trop peu de voix s’élèvent
L’arrestation de Boualem Sansal a provoqué une vive réaction dans les milieux littéraires et politiques, mais les condamnations internationales restent, pour l’instant, étonnamment discrètes. Ce lundi 25 novembre, le Parlement européen a voté l’ouverture d’un débat sur le cas de l’écrivain franco-algérien. Plusieurs députés, parmi lesquels Sarah Knafo, vice-présidente du groupe Europe des Nations Souveraines (ENS), Marion Maréchal du groupe Conservateurs et Réformistes Européens (ECR), et François-Xavier Bellamy du Parti Populaire Européen (PPE), ont immédiatement soutenu cette initiative lors de la session à Strasbourg.
Parallèlement, le député RN Guillaume Bigot s’est également exprimé à ce sujet aujourd’hui à l’Assemblée nationale. La ministre déléguée au Commerce Extérieur et des Français de l’Étranger Sophie Primas a répondu aujourd’hui de son côté que l’équipe gouvernementale était mobilisée pour « pour la libération de ce défenseur de la liberté de parole ».
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