Politique
Qui est Nedjib Sidi Moussa, le chroniqueur de France 5 qui a attaqué Boualem Sansal ?
Nedjib Sidi Moussa, docteur en sciences politiques et enseignant à la Sorbonne, s’est distingué par ses critiques à l’égard de Boualem Sansal. Intellectuel engagé de l’extrême gauche, il défend une vision résolument critique de la France et de ses institutions, souvent teintée de polémiques.
Nedjib Sidi Moussa, né en 1982 à Valenciennes, se revendique d’une tradition messaliste, mouvement contestataire de l’indépendance algérienne. Docteur en science politique de l’université Panthéon-Sorbonne, il enseigne aujourd’hui dans des institutions prestigieuses, tout en s’affichant comme un intellectuel engagé à l’extrême gauche. Mais cette posture radicale, souvent teintée de victimisation postcoloniale, suscite un débat légitime sur le rôle de l’université et l’utilisation de l’argent public – lui qui est enseignant à la Sorbonne – pour promouvoir une rhétorique clivante.
Auteur de plusieurs ouvrages polémiques, tels que La Fabrique du Musulman et Algérie, une autre histoire de l’indépendance, Sidi Moussa semble obsédé par une lecture confessionnelle et racialiste des enjeux sociaux. Il va jusqu’à dénoncer ce qu’il nomme un « réagencement identitaire » en France, où l’Arabe ouvrier aurait été remplacé par le « Musulman radicalisé ». Cette vision, qui brouille les réalités économiques au profit d’un discours victimaire, alimente une polarisation déjà exacerbée. En qualifiant de « fièvre identitaire » les débats légitimes sur la laïcité ou l’immigration, il nourrit une défiance envers les valeurs républicaines.
Un réquisitoire contre la France et l’Occident
Sidi Moussa critique sans relâche la France, qu’il accuse de perpétuer une forme de néocolonialisme, tout en passant sous silence les échecs de l’Algérie indépendante. Ses travaux, qui mettent en avant le supposé racisme institutionnel ou les prétendus ravages du « néo-républicanisme », offrent une lecture systématiquement à charge contre l’Occident. Ce positionnement, partagé par une partie de l’extrême gauche, le rapproche parfois de courants qu’il prétend pourtant dénoncer, comme les islamo-gauchistes.
Paradoxalement, Sidi Moussa bénéficie du confort et des libertés offertes par la République française, qu’il critique si sévèrement. Enseignant à la Sorbonne et auteur publié, il jouit d’une reconnaissance académique que peu de ses homologues en Algérie pourraient espérer, compte tenu des restrictions imposées aux libertés intellectuelles par le régime local. Cette position privilégiée, soutenue par les institutions françaises, illustre une contradiction criante : il semble plus prompt à dénoncer la France qu’à questionner le système autoritaire algérien ou les dérives des régimes postcoloniaux.
Beaucoup voient en Nedjib Sidi Moussa un symptôme des dérives universitaires actuelles. Il incarne une idéologie qui, sous couvert d’analyse historique, alimente la fragmentation de la société française et sape les fondements d’une République une et indivisible. Que restera-t-il de ses écrits ? Une véritable réflexion ou une accumulation de griefs contre une France qu’il semble pourtant ne jamais vouloir quitter ?
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