Politique
Rognac : le RN remporte sa première commune dans les Bouches-du-Rhône depuis 30 ans
Près de trente ans après ses dernières victoires municipales dans les Bouches-du-Rhône, le Rassemblement national a remporté la mairie de Rognac. Christophe Gonzalez s’est imposé avec 38 % des suffrages, symbolisant le retour du parti dans une région stratégique.
Le Rassemblement national (RN) a remporté dimanche 24 novembre la mairie de Rognac, une commune des Bouches-du-Rhône de 12 500 habitants, marquant son retour dans la gestion municipale du département après près de trente ans d’absence. Christophe Gonzalez, novice en politique et adhérent du parti depuis un an, s’est imposé lors de ce scrutin municipal partiel organisé dans un contexte tendu, avec 38 % des suffrages exprimés.
À la tête d’une liste d’« union des droites » portée par le RN et le Rassemblement pour reconstruire (RPR), Gonzalez a devancé Willy Nicollet, candidat divers droite (35 %), ainsi que la maire sortante Sylvie Miceli-Houdais (UDI), fragilisée par une enquête préliminaire pour abus de fonds publics.
🇫🇷 Belle victoire ce soir pour le Rassemblement National : Christophe Gonzalez est élu maire de #Rognac, dans les Bouches-du-Rhône !
Merci aux Rognacais pour leur mobilisation et leur confiance.
Une victoire est de très bon augure pour les #municipales2026 ! pic.twitter.com/ysODs6zINd
— Jordan Bardella (@J_Bardella) November 24, 2024
Le président du RN, Jordan Bardella, a salué une « belle victoire » et un « signal fort » à un an et demi des élections municipales de 2026. « Cette conquête démontre que nos idées progressent lorsque les électeurs peuvent choisir sans alliances contre-nature », a-t-il affirmé. Franck Allisio, responsable départemental du RN, y voit également un « jalon essentiel » pour renforcer la présence du parti dans les Bouches-du-Rhône.
Un contexte politique délétère
Ce scrutin partiel intervient après une série de crises ayant ébranlé l’exécutif municipal. Élue en 2020, Sylvie Miceli-Houdais avait succédé à Stéphane Le Rudulier (LR), devenu sénateur. Mais son mandat a été marqué par des démissions en cascade au sein du conseil municipal et des accusations de mauvaise gestion. La révélation d’une enquête préliminaire sur l’utilisation de la carte bancaire municipale pour des dépenses personnelles a exacerbé les tensions, poussant la préfecture à organiser ces municipales anticipées.
Malgré un appel de dernière minute des partis de gauche à former un front républicain contre le RN, le maintien des trois listes concurrentes a empêché toute dynamique unitaire. La participation est restée faible à 52 %. Cette victoire confirme l’implantation croissante du RN dans les Bouches-du-Rhône, où le parti avait déjà remporté neuf des seize circonscriptions lors des législatives de 2024. Si certains y voient un « laboratoire » pour les ambitions locales du RN, d’autres, comme l’ex-adjoint Willy Nicollet, critiquent l’absence de mobilisation face à ce basculement. « Les Rognacais ont fait leur choix, mais les responsabilités de cette situation sont partagées », a-t-il déclaré après sa défaite. À l’approche des élections de 2026, cette victoire pourrait servir de tremplin à de nouvelles ambitions électorales dans la région.
À lire aussi : Romans-sur-Isère : Des rues rebaptisées symboliquement en hommage à Thomas Perotto et Nicolas Dumas
Aucun commentaire
Loading