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Mohamed Meziane : un ministre algérien anti-France, pris en flagrant délit d’hypocrisie après l’arrestation de Boualem Sansal
Fervent porte-voix du discours anti-France, le ministre algérien Mohamed Meziane voit sa posture patriotique mise à mal : ses enfants étudient dans des universités publiques parisiennes.
Il est de ces paradoxes qui, bien qu’hilarants, révèlent une réalité dérangeante. Mohamed Meziane, tout nouveau ministre algérien de la Communication, a été propulsé sous les projecteurs par une controverse qui illustre à merveille l’écart abyssal entre le discours officiel et la réalité des élites algériennes. Fraîchement nommé, il se distingue déjà par une action retentissante : son rôle dans l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Ce dernier, accusé de trahison, a été qualifié par l’agence de presse nationale de « pantin du lobby anti-algérien », dans un climat où le discours anti-France semble devenu une ligne directrice du régime d’Alger. Mais derrière ce patriotisme de façade se cache une vérité embarrassante, révélée par Entrevue : les enfants de cet ardent défenseur de l’anti-France étudient dans des universités publiques parisiennes.
Quand le discours anti-France se heurte à la réalité des faits
Mohamed Meziane s’inscrit dans une tradition bien connue du régime algérien : celle de détourner l’attention des problèmes internes en jouant la carte de l’anti-France. La rhétorique est bien huilée : chaque crise nationale trouve son échappatoire dans une dénonciation virulente de Paris, coupable de tous les maux, de l’ingérence à la « haute trahison ». L’interpellation de Boualem Sansal semble relever de cette dynamique, alimentant à point nommé les tensions avec Paris après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Mais cette arrestation marque un tournant. Car cette fois, le ministre chargé de mener la charge contre l’ancienne puissance coloniale se trouve rattrapé par ses propres contradictions.
Le ministre algérien anti-France, Mohamed Meziane, fait arrêter Boualem Sansal pour ‘trahison’… pendant que ses enfants étudient tranquillement à Paris.
Quand l’élite algérienne crache sur la France tout en profitant de ses universités.https://t.co/MxdQRcrllZ
— Radouan Kourak (@radouan_kourak) November 25, 2024
Comme le rappelle Entrevue, « le gouvernement algérien utilise depuis des années le sentiment anti-France pour détourner l’attention des problèmes internes. » Meziane, en fer de lance de cette stratégie, devient aujourd’hui l’incarnation parfaite de son inconsistance. Ses enfants, étudiants dans des établissements parisiens, incarnent une vérité impossible à ignorer : même ceux qui critiquent ardemment la France ne peuvent s’empêcher de profiter de ses infrastructures.
« Alors que les autorités algériennes prônent la souveraineté et l’autosuffisance, elles continuent d’envoyer leur progéniture dans des universités étrangères, illustrant leur méfiance envers leur propre système éducatif. Ce double standard ne fait que creuser le fossé entre les dirigeants et une population lassée de ce genre de contradictions. » souligne Radouan Kourak pour Entrevue. Un fait qui, à lui seul, ruine la crédibilité du discours anti-France qu’il défend si bruyamment.
Un double standard pesant pour les Algériens
Le cas Meziane dépasse sa personne. Il incarne une réalité bien connue : les élites algériennes préfèrent souvent confier l’avenir de leurs enfants à des systèmes éducatifs étrangers, notamment européens, plutôt que de s’appuyer sur leur propre infrastructure nationale. Cette pratique, qui n’est pas nouvelle, souligne indirectement la défiance des dirigeants envers leur propre système éducatif. Elle constitue aussi une source de frustration pour de nombreux Algériens, confrontés aux limites de leurs propres institutions.
Mohamed meziane..docteur de la communication et de la diplomatie https://t.co/XetgdMMUAS pic.twitter.com/BBLWtVWEtu
— جمال بن علي Djamel benali (@Djamelbenali7) November 18, 2024
Le paradoxe est d’autant plus frappant que ces élites n’hésitent pas à dénoncer les pays d’accueil qu’elles privilégient pourtant pour leurs intérêts personnels. Comme le résume très bien Entrevue, « ce double standard ne fait que creuser le fossé entre les dirigeants et une population lassée de ce genre de contradictions ». Les choix éducatifs de Mohamed Meziane montrent, à n’en pas douter, que même les figures les plus anti-France reconnaissent, en privé, la qualité des institutions françaises.
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