Politique
Nicolas Dupont-Aignan : la France est à la dérive
La France est à la dérive. Depuis une génération, tous les gouvernements aveuglés par une pensée unique issue de l’idéologie de la gauche « soixante-huitarde » ont refusé de traiter à la racine les problèmes du pays. Pire, les forces dites de droite, par lâcheté, ont fait semblant d’agir sans jamais avouer la vérité aux Français.
J’ai quitté l’UMP et fondé Debout la France en 2007 quand le président Sarkozy a violé le « NON » du peuple Français au référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne. Au congrès de Versailles, la ratification (par l’UMP, les socialistes et les centristes du traité de Lisbonne) annonçait la future coalition « macroniste » de 2017, prolongée en 2022 et élargie en 2024. Aujourd’hui les choses sont claires : d’un côté les mondialistes européistes qui gouvernent ensemble et de l’autre les patriotes qui veulent reprendre en main le destin de la France.
Cela dépasse très clairement le clivage droite-gauche puisqu’une partie de la droite soutient le gouvernement d’abandon de Michel Barnier. Notre défi est alors double. En premier lieu, proposer aux Français un projet capable de changer en profondeur les choses, c’est-à-dire d’avoir des résultats. Debout la France sera toujours le gardien d’un souverainisme authentique sans lequel il n’y aura aucune rupture réelle. Croire pouvoir redresser le pays dans le cadre de l’Union européenne est au mieux une illusion, au pire un nouveau mensonge politique dont les Français ne se remettraient pas.
Voilà pourquoi je porte un chemin concret pour rétablir nos frontières nationales et la primauté du droit français sur le droit européen, pour supprimer la commission de Bruxelles et enfin pour sortir du commandement militaire intégré de l’OTAN… Cela n’interdira en rien des coopérations à la carte entre nations volontaires pour peser dans la mondialisation. Mais sans l’indépendance nationale il ne peut, comme le Général De Gaulle nous l’a prouvé, y avoir de redressement possible.
Debout la France porte aussi un projet de société reposant sur la responsabilité individuelle seul moyen de mettre fin à l’assistanat généralisé qui a tué le pays. Accession sociale à la propriété, développement de la participation dans l’entreprise, politique familiale d’ampleur pour relancer la natalité… autant de ressorts décisifs pour récompenser ceux qui fournissent des efforts et contribuent au sursaut de la nation.
Mais au-delà du projet, qui doit faire l’objet d’une négociation et d’une synthèse entre les différentes sensibilités patriotes, le second enjeu est de mettre en œuvre la bonne méthode pour enfin l’emporter. Comment rassembler plus de la moitié des Français alors que tout l’« establishment » politico-médiatique est contre nous ?
Je plaide depuis des années pour une coalition, la plus large possible, des forces patriotes. Je crois avoir montré l’exemple au second tour de 2017 en étant le premier à briser le tabou de l’alliance avec le RN. Mais un soutien sincère de second tour ne veut pas dire une fusion totale au premier. Je reste convaincu que nous avons eu du mal, en 2022 comme en 2024, à gérer avec intelligence notre diversité. Assumons les sensibilités souverainistes, sociales, libérales ou identitaires de la grande coalition patriote qui sauvera la France. Laissons-les vivre sans jalousie ou crainte pour les additionner le moment venu.
C’est ainsi que nous serons les plus forts comme a su le faire, reconnaissons-le, le Nouveau Front populaire. C’est la logique du mode de scrutin à deux tours de la Vᵉ République. C’est en rassemblant des électorats divers que nous réussirons à convaincre les Français de nous faire confiance. Je suis convaincu que nous pouvons gagner si nous savons à la fois rassurer dans la forme et proposer une vraie rupture sur le fond.
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