Politique
Pourquoi l’apologie du terrorisme est-elle devenue une affaire pénale ?
La réponse peut sembler évidente, mais la proposition de loi récemment déposée par La France Insoumise invite à y réfléchir à nouveau. Ce mardi 19 novembre, le député Ugo Bernalicis a déposé une proposition de loi qui fait grand bruit. Il propose de retirer le délit d’apologie du terrorisme du code pénal, où il figure depuis 2014. À l’époque, ce dispositif avait été conçu pour lutter efficacement contre la glorification des actes terroristes, mais il est désormais accusé par le parti de Jean-Luc Mélenchon d’être détourné de son objectif. La question se pose alors : cet arsenal juridique peut-il être remplacé sans affaiblir la lutte antiterroriste ?
Pour Ugo Bernalicis, l’heure est venue de remettre en question la « loi Caseneuve ». « Face à l’instrumentation du délit d’apologie du terrorisme pour museler ses opposants politiques, son abrogation est une nécessité », a-t-il déclaré sur son compte X. Selon le député insoumis, ce texte est devenu un levier pour réprimer les critiques, bien au-delà des intentions initiales de lutte contre le terrorisme.
Face a l’instrumentalisation du délit d’apologie du terrorisme pour museler les opposants politiques, son abrogation est une nécessité.
L’extrême droite lance l’offensive avec le plein soutien de la macronie au moment où la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le genocidaire… pic.twitter.com/v8d6xDV30H
— Ugo Bernalicis φ (@Ugobernalicis) November 23, 2024
Mais ceux qui étaient présents lors du vote de cette loi se souviennent. L’ancien parlementaire UMP, Georges Fenech, était membre de la Commission des Lois en 2014. Sur le plateau de Cnews ce 25 novembre, il rappelle le contexte dans lequel cette législation a été adoptée : « Pourquoi a-t-on retiré le délit d’apologie du terrorisme de la loi sur la presse ? D’abord, on a aggravé les peines, cela permettait des gardes à vue et de la détention provisoire. » Une réponse à l’urgence, dans un climat de menace terroriste à son paroxysme, notamment après les attentats de janvier 2015.
Georges Fenech est opposé à la proposition de loi LFI pour abroger le délit d’apologie du terrorisme : «Ceux qui veulent supprimer ce délit affaiblissent la lutte contre le terrorisme», dans
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