Près d’un an après le meurtre de Thomas Perotto à Crépol, le préfet a pris des mesures drastiques pour interdire les rassemblements liés à sa commémoration. Si la droite appelle à manifester pour « défendre les nôtres », des contre-appels provenant des quartiers populaires de Valence, Lyon et Grenoble ont également été lancés.
Ces appels, relayés sur les réseaux sociaux, témoignent d’une volonté de confrontation. « On se prépare à défendre nos quartiers », peut-on lire dans des publications en ligne, visant à répondre à ce qu’ils considèrent comme des provocations identitaires. Une attitude qui, loin d’apaiser les tensions, contribue à alimenter un climat explosif.
Jeunesse de banlieue face à la mort de Thomas : moteur de tensions
Les incidents récents mettent en lumière le rôle préoccupant joué par une frange de la jeunesse des quartiers populaires, prompte à transformer chaque événement tragique en affrontement de rue. En novembre dernier, lors d’une expédition punitive menée par des activistes dans le quartier de la Monnaie, des « grands frères » attiser les violences. Mais depuis, les rancunes n’ont cessé de croître.
Dans ce contexte tendu, la décision préfectorale d’interdire toute manifestation, qu’elle provienne de la droite ou des milieux antifascistes, apparaît comme un moindre mal. Toutefois, les forces de l’ordre restent sur le qui-vive, craignant que certains groupuscules bravent cette interdiction. « Si tous les militants d’extrême droite et les jeunes des banlieues se croisent à Romans, ce sera ingérable », confie un policier. Ces violences récurrentes révèlent l’échec des politiques d’intégration et de maintien de l’ordre, incapables d’apporter une réponse décente au drame injuste vécu par Thomas Perotto.
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