Union-Européenne
Qu’est-ce que le pacte asile et migration qui favorise la submersion migratoire dans l’UE ?
Comme souvent, les lois européennes passent sans que personne ne s’y intéresse. Pourtant, le récent pacte « asile et migration », partiellement voté par le Parlement européen, regorge de mesures rendant la loi immigration de Gérald Darmanin ridicule quand on y regarde de plus près. Les cinq règlements principaux ont d’ailleurs été adoptés dans la plus grande discrétion seulement quelques heures après le vote de la loi immigration. Mais alors, que contient le texte ? De mauvaises surprises.
20 000 euros par demandeur d’asile refusé
Cela fait désormais plus de dix ans que le fameux règlement « Dublin III » sur l’asile est en vigueur. Deux ans avant la crise migratoire de 2015, il exigeait que les demandes d’asile vers un pays ou l’autre soient effectuées depuis le pays d’entrée. La plupart du temps, il s’agissait de l’Espagne, de l’Italie ou de la Grèce. Une mesure qui ne changera pas, « sauf » pour 30 000 d’entre eux qui auront droit à être relocalisés dans le pays de demande, rendant de facto leur exclusion largement plus difficile, et transférant le coût de leur prise en charge à des États comme la France, au hasard.
Alors, on peut imaginer que certains pays comme la Hongrie pourraient bien refuser ce règlement européen inique. Pourtant, la sanction en cas de refus est prévue : 20 000 euros d’amende par demandeur d’asile refusé. Évidemment, l’UE ne prévoit pas de bonus pour les immigrés dont la demande d’asile serait rejetée et qui seraient renvoyés dans leur pays : ce serait trop beau.
De même, pour être certain qu’aucun pays de l’UE ne manque de migrants, certaines demandes d’asile seraient « relocalisées » vers des pays ayant un taux d’immigration plus faible.
Autre mesure concernant l’asile : la procédure accélérée. Celle-ci est simple : pour les pays ayant un « taux moyen de reconnaissance du statut de demandeur d’asile dans l’Union européenne est inférieur à 20 % », alors la demande sera traitée plus rapidement et à la frontière du pays demandeur. Rappelons bien que tout cela ne sert à rien, surtout quand on sait que l’immense majorité des demandeurs d’asile refusés deviennent des clandestins.
Un très-théorique contrôle des frontières
À leur arrivée à la frontière de l’Union européenne, les migrants devront désormais se soumettre à un fichage, empreintes digitales et papiers d’identité, avant d’aller plus avant. Pourtant, comme par magie, les mineurs non-accompagnés en seront exemptés : il ne faudrait pas non plus qu’on puisse contrôler leur âge. Alors, pour mieux « contrôler les frontières », « le pacte asile et migration promet aussi la création de 30 000 places d’hébergement supplémentaires ».
On rirait presque si la situation de Frontex n’était pas si dramatique. Devenue, ainsi que l’explique Jordan Bardella un « hôte d’accueil » au lieu d’un garde-frontière, elle n’est même pas présente aux îles Canaries où s’est rendue l’équipe de Livre Noir et où près de 39 000 migrants sont entrés en 2023. Finalement, sans surprise, l’UE organise la submersion migratoire et ce, juste avant le lancement des élections européennes.
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