Union-Européenne
Gunnar Beck, eurodéputé AfD : l’immigration et l’UE vues d’Allemagne
Universitaire allemand renommé, membre du parti de droite nationale AfD (équivalent du RN), l'eurodéputé Gunnar Beck a accepté d'aborder sans tabou pour Frontières les questions épineuses de l'immigration, de l'Union européenne et de la réunion secrète de l'AfD à Potsdam qui a déclenché de grandes manifestations dans toute l'Allemagne.
Une étude récente a été publiée sur le coût de l'immigration en Allemagne. Selon cette étude, il n'existe aucun scénario dans lequel l'immigration aurait un impact positif sur les finances publiques. Comment est-ce possible si les immigrés travaillent et paient leurs impôts ?
La réponse est simple : la plupart des immigrés qui viennent en Allemagne ne travaillent pas et la grande majorité d'entre eux ne travailleront jamais, car ils n'ont pas les qualifications les plus élémentaires. C'est ce qui ressort d'une étude récente du démographe et expert en finances publiques Bernd Raffelhüschen, de l'université de Fribourg. Raffelhüschen montre que les millions de migrants qui sont entrés en Allemagne depuis 2014 coûteront à l'Allemagne environ 5 800 milliards d'euros au cours de leur vie, soit au moins 116 milliards d'euros par an.
Ce coût ruinera notre État-providence et paralysera l'économie allemande, non seulement à court terme, mais pour plusieurs générations. Là encore, il existe des études à ce sujet. Une étude du gouvernement danois datant de 2021 a révélé que chaque migrant d'Afrique et du Moyen-Orient coûte à l'État danois l'équivalent d'environ 425 000 euros. Jan van de Beek et ses collègues de l'université d'Amsterdam arrivent à un chiffre un peu plus élevé de 475 000 euros pour chaque demandeur d'asile. Ce chiffre ne s'applique pas seulement aux migrants de la première génération, il reste globalement le même pour les migrants de la deuxième génération.
Nos dirigeants libéraux et mondialistes sont souvent obsédés par l'économie et les questions sociales, qu'ils utilisent pour miner des sujets comme l'identité. Comment expliquer qu'ils ne voient pas l'impact énorme de l'immigration sur les finances publiques ?
Il n'y a que trois possibilités. Soit nous avons en Europe les gouvernements les plus idéologiques et les plus analphabètes au monde, soit ils encouragent activement la ruine de nos peuples, soit ils ferment volontairement les yeux sur l'évidence et inondent nos pays de migrants dans le seul but d'en tirer des bénéfices électoraux. L'establishment pense, probablement à juste titre, que les migrants récents voteront massivement pour des partis politiques de gauche ou de centre-droit, du moins dans un avenir prévisible.
En ce qui concerne l'Allemagne, je ne doute pas que nous ayons le gouvernement le moins qualifié de notre histoire et, à une déplorable exception près, sans doute aussi le plus idéologique, mais il est difficile d'imaginer qu'il en aille de même dans tous les autres pays européens. Je suis donc d'avis que l'immigration de masse est le moyen par lequel nos dirigeants tentent de démanteler l'État-providence par la voie détournée de l'humanitarisme combiné à l'opportunisme électoral à court terme. Ils savent également qu'en modifiant la composition de nos populations, il sera plus facile de passer à une intégration européenne à grande échelle et à une société plus inégalitaire, avec des électeurs plus souples, politiquement désemparés, qui peuvent facilement être détournés de leur situation économique par des politiques identitaires ou qui peuvent tout simplement sombrer dans l'apathie politique.
Une autre étude publiée aux Pays-Bas a calculé le coût de l'immigration. En incluant les allocations, un immigré clandestin africain coûte 625 000 euros au cours de sa vie, selon cette étude. Comment cela est-il possible ?
Toutes les études que j'ai vues suggèrent que les migrants africains sont les plus chers au monde. Les raisons semblent être culturelles et liées à leur faible niveau de qualification. Ils ne répondent tout simplement pas aux exigences de nos marchés du travail avancés. Nous devons faire un choix : soit nous continuons à ouvrir nos portes aux migrants illégaux d'Afrique et d'Orient et nos États-providence s'effondreront, soit nous fermons les frontières, nous rapatrions les migrants illégaux et nous nous attelons à la tâche colossale de la reconstruction économique. C'est l’un OU l’autre. Nous ne pouvons pas avoir les deux : l'ouverture des frontières ET l'aide sociale !
Le Pacte européen pour l'asile et la migration prévoit que chaque réfugié refusé par un pays sera sanctionné par une amende de 20 000 euros. Ne vaudrait-il pas vraiment la peine d'accepter de payer, selon les deux études précédentes ?
Bien sûr, et je conseillerais à tous les pays d'Europe de l'Est de faire précisément cela. Je dis « l'Europe de l'Est » parce que nos gouvernements en Europe de l'Ouest et du Sud, à l'exception peut-être de la Grèce, ont perdu la tête.
La situation en Allemagne est même pire. Angela Merkel a, à sa manière sans aventure, plongé les Allemands dans une torpeur hypnotique et un état de manque de volonté. Sous le gouvernement actuel, tous les fusibles ont alors sauté dans les têtes allemandes. Pour éviter l'effondrement total, il faut maintenant que quelqu'un allume à nouveau l'interrupteur dans les cerveaux des Allemands pour que les Allemands confient le gouvernement à mon parti guidé par Viktor Orban pour 20 ans, avec un peu d'aide de Marine Le Pen.
En France, nous avons appris par des médias de gauche que lors d'une réunion secrète à Potsdam, des dirigeants de l'AfD et des hommes d'affaires ont planifié un gigantesque plan raciste de déportation des Allemands allochtones. Pouvez-vous nous expliquer un peu ce qui s'est passé ?
L’AfD est le parti patriotique le plus persécuté de toute l’Europe. En Allemagne, les principales chaînes de télévision sont financées et contrôlées par les représentants des partis politiques de la majorité. Tous les grands médias reçoivent des subsides par l’État, donc approuvés par les partis politiques de la majorité. De plus, le Parlement allemand vient d'approuver un milliard d'euros pour la lutte contre l'extrémisme de droite, mais pas de gauche. Bien entendu, aujourd’hui, quiconque critique le gouvernement allemand est considéré comme un « extrémiste de droite ».
En ce qui concerne la réunion de Potsdam, je dois souligner deux choses :
D’une part, à la réunion informelle ont également participé quelques membres de l’AfD à côté des membres de la CDU et quelques donateurs. Personne ne s’offusque de la participation de la CDU. Contrairement à la désinformation concertée des médias, le mot « déportation » n’a pas été utilisé. En revanche nous devons de toute façon nous interroger concrètement sur le sort des cinq à six millions de demandeurs d’asile en provenance de pays musulmans et africains arrivés en Allemagne depuis 2014 qui n’ont manifestement pas le droit d’y rester parce que les conditions pour obtenir l’asile ne sont tout simplement pas réunies. Sur ce point la France et l’Allemagne sont unies par une même interrogation : comment exécuter efficacement un ordre de quitter le territoire ? Le gouvernement fédéral échoue dans cette obligation, donc c’est à l’opposition de faire pression et de réfléchir comment faire mieux. Quoi de plus normal ? Nous devons également réexaminer les cas dans lesquels des migrants illégaux ont obtenu le droit au séjour temporaire sur la base de fausses informations.
D’autre part, il y a manifestement un problème de l’opposition dans l’usage de grammaire en langue allemande et en langue française. En langue allemande nous utilisons le terme « rémigration » comme opposition au terme « migration ». Rapatriement ou remigration ou OQTF – c’est une question de sémantique, mais le principe est le même : comment effectuer un ordre de quitter le territoire prévu par la loi ? Cependant, je vous assure que personne dans mon parti ne veut expulser les citoyens allemands qui vivent et travaillent en Allemagne depuis des décennies ou qui sont peut-être même nés en Allemagne.
Selon vous, l'idée de la remigration aurait de nombreux avantages. Comment l'AfD rendrait-elle cela possible ?
En vertu du droit constitutionnel international et allemand, seul un petit nombre de migrants venus de pays hors d’Europe depuis 2014 l’ont fait légalement ou ont eu droit à l’asile. De plus, selon le droit international, l'asile est temporaire et prend fin une fois que le migrant n'est plus menacé de persécution politique dans son pays d'origine. Si nous parlons de rapatriement de migrants, nous parlons uniquement de migrants illégaux et de ceux dont le statut d’asile n’est plus justifié car il n’y a aucun risque de persécution. Nous devons prendre au sérieux le rapatriement dans ce sens. Autrement, notre État-providence ne survivra pas au cours de la prochaine décennie. Au fond, nous discutons ce qu’en France est connu sous l’abréviation OQTF.
À lire aussi : Il n’y aura pas d’agriculture pérenne sans reprendre le contrôle sur Bruxelles
3 commentaires
Des universitaires allemands démontrent, comme aux Pays-Bas et comme au Danemark, que l'immigration est un coût net pour les finances publiques - Fdesouche
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mettre en place cette “remigration”, alors qu’une grande partie des extra-européens dont vous parlez sont aujourd’hui français ? C’est une objection récurrente qui relève davantage de l’émotion que de la raison. Il faut d’abord inverser ce postulat : beaucoup de ces extra-européens ne sont pas français ! Sait-on par exemple que le rappeur Maître Gims n’a pas la nationalité française et que d’autres ne l’ont jamais demandé, précisément pour des raisons identitaires ? La remigration sera un processus progressif qui doit commencer, bien sûr, par l’expulsion systématique des clandestins, des étrangers criminels, des djihadistes, etc. Il faudra ensuite ne plus renouveler les titres de séjour des étrangers qui n’ont pas la nationalité française et, dans le même temps, mettre en place une batterie de mesures incitatives en supprimant toute une série d’avantages qui rendent la France si attractive : allocations et aides sociales, permissivité et laxisme judiciaires, tolérance à l’égard de la pratique de l’islam, etc. Beaucoup d’immigrés rentreront alors chez eux de leur plein gré. Il faut donc s’attaquer à chacun de ces axes, en interdisant par exemple le voile dans l’espace public, la construction de mosquées et le halal, en instaurant la préférence nationale dans tous les domaines… La remigration est le meilleur moyen d’éviter la guerre civile. Il faut donc la rendre désirable. Obama, au cours de ses deux mandats, a expulsé 1,5 million de clandestins hors des Etats-Unis. Cela ne l’a pas empêché d’être considéré comme un président progressiste.
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