Cour des Comptes sur l’immigration : coût faramineux et gestion calamiteuse

Dans un rapport sur l’aide médicale d’État publié fin 2023, le spécialiste de l’immigration Patrick Stefanini estimait à 466 000 le nombre de bénéficiaires de l’Aide Médicale d’État (AME), et donc de migrants clandestins sur le sol français. La méthode de calcul est imprécise, mais c’est l’une des seules dont dispose la Cour des Comptes pour estimer le nombre d’illégaux sur le sol français.

Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-il difficile de les faire repartir ? Comment est-il possible que la lutte contre l’immigration clandestine coûte 1,8 milliard d’euros pour si peu de résultats ? Réponses dans un rapport qui révèle tant une politique migratoire menée à vue qu’une absence complète de volonté politique chez nos dirigeants.

La faute à Schengen

Théoriquement, la France fait partie de l’espace Schengen depuis près de trente ans maintenant, et devrait laisser à Frontex et à l’Union européenne le soin de gérer les flux migratoires qui la menacent. Pourtant, depuis 2015, après les attentats islamiques et face au risque sécuritaire croissant, la France a partiellement rétabli ses frontières physiques avec les pays frontaliers. Un migrant qui tenterait de passer de l’Italie à la France – après une étape par Lampedusa par exemple – devrait être contrôlé en passant la frontière, puis renvoyé côté italien.

Toutefois, ainsi que l’explique le rapport : « dans tous les cas, l’État membre doit apporter la preuve de la proportionnalité de ce rétablissement des contrôles aux instances européennes ». Une autre manière de dire que dans le cadre de Schengen, les pays souverains n’ont que peu d’espace de manœuvre : la frontière peut être contrôlée, d’accord, mais pas trop non plus. Depuis huit ans maintenant, la France parvient néanmoi