Divers
Un ancien membre de la Stasi condamné pour meurtre
C’est un procès avec une dimension historique, un ancien agent de la Stasi a été condamné pour le meurtre de Czeslaw Kukuczka, un fugitif polonais qui voulait passer à l’Ouest.
Condamné 50 ans après les faits
C’est un homme en apparence sans histoire qui s’est présenté à la barre. Martin Naumann, un vieil homme de 80 ans comparé devant un tribunal berlinois. L’homme, dont le visage était masqué devant un dossier de document, a écopé de 10 ans de prison ferme. Il finira donc probablement sa vie derrière les barreaux pour un meurtre commis il y a plus de 50 ans, alors que la ville de Berlin était divisée par le tristement célèbre « mur de la honte ».
En effet, Martin Naumann, âgé de 31 ans au moment des faits, était accusé d’avoir tiré sur Czeslaw Kukuczka. Ce dernier voulait rejoindre l’ouest afin d’accéder à un monde plus libre, sans la censure et l’oppression de la RDA communiste. Comble de l’horreur, la Stasi lui avait d’abord fait croire qu’il avait reçu l’autorisation pour rejoindre Berlin-Ouest, mais au dernier moment Martin Naumann lui a tiré dessus, lui ôtant ainsi la vie. Czeslaw Kukuczka fait donc partie des 140 personnes qui ont trouvé la mort en essayant de quitter la RDA, en espérant un avenir meilleur.
Si le procès a pu se tenir, c’est grâce au travail d’historiens qui ont exhumé des archives oubliées de la RDA. Des indices concordants ont permis d’identifier l’auteur du tir Martin Naumann qui a été décoré pour l’élimination du fugitif polonais.
Un « maillon de la chaîne de commandement » de la Stasi
Le procès en plus de relever d’une dimension historique est hautement symbolique. Il illustre la volonté de la société allemande de faire face à son histoire et aux horreurs commises pendant la période de la Guerre froide. Martin Naumann a tenté de se défendre en affirmant qu’il n’était qu’un simple e
Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite, profitez de nos offres sans engagement !
1 commentaire
Doidy de Kerguelen
Le seul intérêt de ce genre de procès est éducatif. Ces procès contre des exécutants dans un cadre totalitaire ne servent que dans la mesure où ils démontrent que la théorie de Milgram est juste, que tout pouvoir totalitaire peut transformer n'importe quel quidam en bourreau, soit en le convainquant de la justesse de son acte (militants, adeptes, djihadistes...), soit en le déresponsabilisant au nom de la loi (le fameux "État de droit"), de l'ordre, de la hiérarchie... (Les policiers de quelque nationalité que ce soit qui ont procédé à des arrestations l'ont toujours fait en respectant la loi, les gardiens de camps n'ont jamais rien fait d'autre que d'obéir aux ordres). Donc ces procès, s'ils sont argumentés et diffusés peuvent amener plus de gens à comprendre que lorsqu'on accepte de censurer une chaîne au nom de la loi, lorsqu'on justifie la dénonciation anonyme au nom de la loi, lorsqu'on accepte d'ostraciser quelqu'un qui a refusé de se faire injecter un produit, on devient, tranquillement, un complice d'un régime autoritaire, on devient un Martin Neumann....
Signaler un abusChargement
Soutenez un journal 100% indépendant!
Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !