Société
« La vie n’a aucune valeur pour certaines personnes » : réactions à la mort de Nicolas Dumas après une fusillade en Ardèche
Le décès de Nicolas Dumas, rugbyman de 22 ans, lors d’une fusillade en Ardèche suscite une vague d’émotion et de colère.
Le décès de Nicolas Dumas, jeune rugbyman de 22 ans, a suscité une vague d’émotion et de colère dans sa ville natale, Romans-sur-Isère, ainsi que dans le monde politique. Ce jeune homme a succombé à ses blessures après avoir été atteint d’une balle dans la tête lors d’une fusillade à la sortie d’une discothèque en Ardèche, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Joueur au Rugby Club Romanais Péageois (RCRP), Nicolas était membre du même club que Thomas Perotto, tragiquement tué en novembre 2023 lors d’une attaque à Crépol. Le décès de Nicolas rappelle, une fois de plus, la violence croissante dans les rues françaises, selon les responsables politiques et associatifs.
Réactions de la communauté rugbystique : « La vie n’a aucune valeur pour certaines personnes »
Le président du RCRP, Tristan Tardy, a exprimé sa profonde tristesse et son indignation face à cette perte. « On lutte au quotidien pour inclure tout le monde, pour avoir un impact social, et on se retrouve face à des gens qui ôtent la vie sans lui accorder la moindre valeur, » a-t-il confié. Le club, qui avait récemment mené une action contre la discrimination en partenariat avec un club de football local, se sent aujourd’hui bouleversé. « C’est lié à quelqu’un qui a eu un refus d’entrée dans une discothèque et qui est revenu pour se venger en tirant sur les gens. C’est un caprice » ajoute-t-il au micro de CNEWS.
Le président du club de Nicolas, tué par balles samedi, témoigne de ce drame : «La vie n’a aucune valeur pour certaines personnes» #LaMatinaleWE pic.twitter.com/XkZ8pfO7oZ
— CNEWS (@CNEWS) November 3, 2024
L’émotion est d’autant plus forte que ce drame survient à peine un an après la mort de Thomas, un autre membre du club, victime d’une attaque violente. La double perte de deux jeunes joueurs en si peu de temps a laissé la communauté locale sous le choc et le club endeuillé.
Des réactions politiques marquées par la colère
À l’annonce du décès de Nicolas, de nombreux responsables politiques de droite ont exprimé leur indignation. Sur X (anciennement Twitter), Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, a déploré ce « nouveau drame, conséquence d’un acte barbare, gratuit et totalement insensé », soulignant que toute la ville était « meurtrie ». D’autres figures politiques de droite ont également pris la parole pour dénoncer ce qu’ils appellent « la barbarie quotidienne ».
#Nicolas n’est plus.
A 22 ans, il a a été victime de la fusillade jeudi devant une boîte de nuit de Saint-Péray.
Je pense à sa famille, à ses proches, ses amis du RCRP.
Toute une ville meurtrie par ce nouveau drame, conséquence d’un acte barbare, gratuit et totalement insensé. pic.twitter.com/GXKDG9osWl
— mh_thoraval (@MH_Thoraval) November 2, 2024
Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a qualifié Nicolas de « nouvelle victime de la barbarie quotidienne qui s’abat sur la France ». Éric Ciotti, président des Républicains, a déclaré : « Nos jeunes tombent sous les balles et sous les coups des criminels qui gangrènent le pays ». Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire, a lancé un appel au gouvernement pour que « l’État mette enfin tout en œuvre pour en finir avec le laxisme et protéger nos enfants ».
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a lui aussi fustigé « la lâcheté des dirigeants français », dénonçant leur « refus de prendre les décisions qui s’imposent ». Le syndicat étudiant La Cocarde a interpellé directement le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau : « Combien de fils et de filles de France devrons-nous enterrer dans les larmes avant que vous n’agissiez, Bruno Retailleau ? »
Enquête en cours, pas de suspect à cette heure pour le meurtre de Nicolas
L’enquête se poursuit pour identifier le tireur, décrit comme un individu vêtu de noir et cagoulé. Ce dernier, selon les premiers éléments, aurait ouvert le feu après s’être vu refuser l’entrée dans la discothèque « Le Seven » à Saint-Péray. La substitut du procureur, Charlotte Cerna, a confirmé que l’enquête n’a pas encore permis d’interpellations.
À ce stade, la police n’écarte pas l’hypothèse que la fusillade soit liée au trafic de stupéfiants. Des douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur le parking de la discothèque, et les enregistrements de la vidéoprotection sont actuellement exploités par la police judiciaire de Valence.
Le décès de Nicolas Dumas a soulevé des questions sur l’insécurité dans les établissements de nuit en France, renforçant la demande d’une réponse plus ferme face à l’escalade de la violence et à l’insécurité. En attendant les résultats de l’enquête, la communauté de Romans-sur-Isère et les proches de Nicolas espèrent que justice sera rendue.
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