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La Russie accusée de rupture de deux câbles sous-marins en mer Baltique : Moscou dément
La Première ministre danoise a suggéré que la coupure de deux câbles sous-marins en mer Baltique pourrait être un acte délibéré. Les pays européens, dont la France, accusent la Russie d’orchestrer des attaques hybrides contre l’OTAN et l’UE, tandis que Moscou rejette ces accusations et évoque un sabotage ukrainien.
Ce mercredi 20 novembre, la Première ministre danoise Mette Frederiksen n’a pas écarté l’hypothèse d’un sabotage, après que deux câbles de télécommunications aient été endommagés en mer Baltique dans les jours précédant sa déclaration. Six pays européens, dont la France, ont mis en cause la Russie, l’accusant de mener des attaques hybrides contre les nations membres de l’OTAN et de l’UE, alliées de l’Ukraine, qualifiant ces attaques de « sans précédent par leur variété et leur ampleur ».
La Russie, par l’intermédiaire de son porte-parole Dmitri Peskov, a qualifié ces accusations de « risibles », mettant en lumière, selon elle, l’absence de réaction face aux activités de sabotage de l’Ukraine dans la même région. En référence au sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, Moscou a renvoyé la balle, accusant Kiev d’être à l’origine de ces actes.
Regard sur la Russie : deux câbles sous-marins endommagés en 48 heures
Ces incidents se sont donc produits sur deux câbles sous-marins de télécommunications. Le premier, le C-Lion 1, reliant Helsinki à Rostock, a été rompu dimanche 19 novembre, entraînant l’interruption totale de la connexion par fibre optique. Le second câble, le BCS, reliant Gotland à la Lituanie, a été endommagé la veille, provoquant un réacheminement du trafic internet. Ces ruptures sont survenues dans des zones maritimes sensibles, notamment au sud de l’île suédoise d’Öland, à proximité des eaux internationales.
Les autorités suédoises ont ouvert une enquête pour sabotage après ces incidents. Selon Henrik Söderman, procureur suédois, l’enquête en est encore à ses débuts. Le ministre de la Défense civile suédois a également évoqué des observations de navires suspects, notamment le Yi-Peng 3, un bateau chinois ayant traversé la zone peu avant les ruptures des câbles. Bien que les forces armées suédoises aient détecté des mouvements de navires correspondant aux temps et lieux des interruptions, l’implication du Yi-Peng 3 reste spéculative à ce stade.
Les tensions en mer Baltique se sont intensifiées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. En octobre 2023, un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l’Estonie avait également été endommagé, et l’enquête avait révélé l’implication d’un cargo chinois. Ce climat d’incertitude géopolitique rappelle également le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en 2022, un acte qui, à ce jour, reste sans auteur clairement désigné.
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