Politique
7 heures de travail gratuit pour sauver la Sécu : le Sénat vote la contribution de solidarité
Sept heures par an. Voilà ce que le Sénat demande à chaque actif de céder gratuitement pour tenter de sauver les finances exsangues de la Sécurité sociale. Les parlementaires de la chambre haute ont adopté ce mercredi 20 novembre la mesure baptisée « contribution de solidarité », qui vient s’ajouter à la « journée de solidarité » déjà instaurée en 2004.
La contribution de solidarité est adoptée avec 216 voix pour et 119 contre. Le dispositif vise à dégager 2,5 milliards d’euros chaque année pour financer le secteur de l’autonomie, notamment face au vieillissement de la population.
Le Sénat vote une « contribution de solidarité » de 7 heures de travail sans rémunération par an, pour financer les dépenses liées au vieillissement de la population pic.twitter.com/ya879eM72P
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La contribution de solidarité, un effort nécessaire ?
Portée par Élisabeth Doineau, sénatrice UDI, la proposition repose sur l’urgence :
« Comment finance-t-on le grand âge dans ce pays ? On n’a pas assez anticipé le financement du vieillissement de la population dans ce pays, on est au pied du mur », a-t-elle insisté dans l’hémicycle.
7 heures de travail non rémunérées pour financer la prise en charge du grand âge : « C’est pas forcement de gaité de cœur qu’on fait cette proposition, c’est toujours compliqué (…) mais c’est utile, aujourd’hui il nous faut trouver des moyens », défend la rapporteure @E_Doineau pic.twitter.com/J7rrGSAhXf
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Le gouvernement hésite
Ces sept heures annuelles, l’équivalent d’une journée de travail non rémunérée, s’ajouteraient ainsi à une contribution déjà bien ancrée dans les habitudes des actifs français.
Si le Sénat a fait passer le texte, l’exécutif n’a pas caché ses réticences. Le gouvernement, par la voix de ses porte-paroles, s’est dit « défavorable » à la proposition dans sa forme actuelle, mais prêt à la « retravailler » en concertation avec les partenaires sociaux. Une position prudente qui témoigne d’une certaine crainte de la colère populaire.
La contribution de solidarité, trop ou pas assez ?
Le texte, cependant, n’a pas manqué de diviser les parlementaires eux-mêmes. Certains se sont insurgés contre l’idée même d’un travail gratuit, une notion qui heurte profondément les principes d’une rémunération juste et équitable.
Alors que d’autres pensaient, au contraire, que l’amendement n’allait pas assez loin. Michel Canevet, sénateur UDI, a carrément réclamé un effort de 18 heures et non de 7 heures.
« Contribution de solidarité » : « Il faut qu’on aille beaucoup plus loin », déclare le centriste @MichelCanevet, qui demande 18h de travail supplémentaires et non pas 7h, pour la prise en charge du grand âge pic.twitter.com/mcxaxjYMrd
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Reste à savoir comment cette mesure sera accueillie par les principaux concernés : les actifs eux-mêmes. À l’heure où l’inflation grignote les salaires et où la fatigue sociale est palpable, cette nouvelle « contribution » sera sans doute très mal perçue par les Français.
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