Société
Retour à Crépol : la mère de Nicolas tué par balles se confie [REPORTAGE]
Un an après le meurtre de Thomas, poignardé lors d’un bal à Crépol, Frontières revient dans la petite commune de la Drôme, toujours marquée par l’émotion. L’enquête, toujours en cours, peine à identifier l’auteur du coup fatal, tandis que les habitants, dans l’attente, réclament des réponses et une justice qui se fait encore attendre.
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Un an jour pour jour après le meurtre tragique du jeune Thomas, poignardé lors d’une soirée à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, la petite commune de la Drôme se recueille. Au cœur de ce village marqué par la douleur, une rose blanche repose à l’endroit exact où le jeune rugbyman de 16 ans a succombé. À ses côtés, une bougie vacillante symbolise l’espoir fragile d’une communauté en proie aux divisions.
Malgré l’ampleur des moyens déployés, l’enquête peine à faire avancer les investigations. Un an après le drame, 350 auditions ont été menées et 14 suspects âgés de 18 à 22 ans ont été mis en examen pour homicides et tentatives d’homicides volontaires en bande organisée. Neuf d’entre eux sont en détention provisoire, tandis que cinq autres demeurent sous contrôle judiciaire. L’arme du crime, cependant, reste introuvable. L’absence de vidéosurveillance et des témoignages souvent contradictoires ralentissent la progression des recherches, malgré les tentatives d’identification, telles que les confrontations entre témoins et suspects.
Crépol : une tragédie qui résonne à l’échelle nationale
Dès les premières heures de l’enquête, des témoignages ont révélé des propos hostiles envers les « Blancs », renforçant l’idée d’un contexte raciste autour de l’agression. « On est là pour tuer les Blancs », aurait notamment déclaré un suspect, mais ces éléments n’ont pas permis de qualifier l’attaque de raciste, une décision qui suscite l’indignation, notamment chez la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, qui avait demandé la reconnaissance de ce caractère.
Le drame s’est produit lors d’une fête villageoise, où près de 300 jeunes étaient présents. Ce qui devait être un moment de convivialité a basculé en violence lorsque des individus venus d’une cité voisine ont fait irruption, armés de couteaux et de pierres. En plus de la mort de Thomas, deux autres jeunes ont été gravement blessés, et au total, 17 victimes ont été recensées.
La cité de la Monnaie : un foyer de tensions sociales
Dans les jours suivant le drame, notre directeur de rédaction, Erik Tegnér, s’était rendu dans la cité de la Monnaie, d’où provenaient les agresseurs. L’accueil fut hostile, et il a filmé des menaces explicites lancées à son encontre. Les tensions dans cette cité, réputée pour sa violence, sont palpables. Des habitants témoignent de leur peur quotidienne, et l’atmosphère y est marquée par une normalisation des armes et de la violence.
À Crépol, l’émotion est toujours vive. Une marche blanche en hommage à Thomas avait réuni des milliers de personnes, dénonçant l’horreur du meurtre et appelant à la justice. Un an après, les habitants et les proches de Thomas attendent toujours des réponses. « Quand une bougie s’éteint, un autre souffle doit la rallumer », confie un participant à la cérémonie, les yeux fixés sur l’horizon, espérant que la vérité finira par émerger.
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