Politique
« Allez dans les banlieues ! » : les images exclusives de Frontières sur la colère des agriculteurs à Agen
Devant la préfecture d’Agen, les agriculteurs en colère ont exprimé leur détresse dans une nuit marquée par des flammes, des blocages et des tensions avec les CRS.
La nuit a été agitée devant la préfecture du Lot-et-Garonne à Agen, où les agriculteurs en colère ont exprimé leur exaspération. Entre hymnes du Sud-Ouest, barricades, flammes et affrontements avec les forces de l’ordre, le mouvement a pris une tournure explosive. Retour sur une nuit sous haute tension, vécue au cœur de l’action par Frontières.
Tout commence en soirée, lorsque des membres de la Coordination Rurale 47 (CR47) pénètrent dans la préfecture pour exiger des réponses sur la crise agricole. Reçus par les autorités, les représentants, dont José Perez et Karine Duc, se voient finalement expulsés, déclenchant la colère des manifestants. « Si notre délégation est expulsée de la préfecture, on fout le feu ! », avait prévenu un responsable de la CR47.
🚨 « Si notre délégation est expulsée de la préfecture, on fout le feu ! » annonce un responsable de la CR47
🎥 Frontières pic.twitter.com/GBc4QEXXY8
— Frontières (@Frontieresmedia) November 19, 2024
Barrières et pneus : la préfecture d’Agen assiégée
À l’extérieur, la tension monte. Les agriculteurs installent des barrières pour bloquer l’accès aux CRS et allument des feux devant les grilles de la préfecture. « On n’a eu aucune réponse ! », déplore José Perez, désormais à la tête d’un mouvement de plus en plus déterminé.
« On n’a eu aucune réponse ! » : après avoir été reçu dans la préfecture (puis expulsé) du Lot-et-Garonne, José Perez, l’un des leaders de la @coordinationrur 47, prend la parole.
🎥 Frontières pic.twitter.com/3qbaA0CzAL
— Frontières (@Frontieresmedia) November 19, 2024
Un manifestant, inconsolable, a même utilisé son tracteur pour déverser des pneus sur les forces de l’ordre. Des jeunes agriculteurs de la CR attisent les flammes, renforçant l’image d’un affrontement qui semble s’intensifier. Vers 1h du matin, la situation demeure tendue. Les agriculteurs, désormais réunis autour des feux, entonnent « Se Canto », un hymne emblématique du Sud-Ouest, tandis que les gendarmes sont contraints de reculer face à l’intensité des flammes.
🚨 1h du matin : les #AgriculteursEnColere d’Agen sont toujours devant la préfecture et se mettent à chanter « Se canto », un hymne du Sud Ouest. La situation est plus calme.
📍 Frontières est sur place. pic.twitter.com/sIwF97a3Si
— Frontières (@Frontieresmedia) November 20, 2024
Des échanges acerbes éclatent. « Allez dans les banlieues ! », lance un agriculteur en colère aux CRS, tandis qu’un autre, visiblement à bout, s’écrie : « Vous bouffez aussi non ?! », dénonçant une injustice pour ces travailleurs de la terre.
Tracteurs contre camions de CRS
La détermination des agriculteurs atteint son paroxysme lorsqu’ils bloquent trois camions de CRS avec leurs tracteurs, paralysant les forces de l’ordre sur place. Malgré les tentatives d’apaisement, le blocage persiste et la ligne rouge tracée par les agriculteurs marque symboliquement leur opposition à un système qu’ils jugent sourd à leurs revendications. Karine Duc, expulsée de la préfecture, ne cache d’ailleurs pas son désespoir et fond en larmes. « Ça veut dire que vous pouvez crever ! », s’époumonait-elle, en larmes.
🚨 En larmes, Karine Duc perd espoir après avoir été expulsée de la préfecture d’Agen avec José Perez.
🎥 Frontières pic.twitter.com/P7Ile4vLY3
— Frontières (@Frontieresmedia) November 19, 2024
Alors que la nuit s’est achevée dans un calme relatif, les agriculteurs restent mobilisés. Les revendications de la CR47, centrées sur des aides concrètes et une reconnaissance accrue de leurs difficultés, n’ont toujours pas reçu de réponse. Les autorités locales, de leur côté, appellent au dialogue pour éviter une escalade supplémentaire.
À lire aussi : Mercosur : un débat au Parlement pour apaiser ou pour esquiver ?
Aucun commentaire
Loading