Politique
[Tribune] Éric Zemmour : « C’est dans les secrets de l’Histoire que réside l’art de gouverner »
«Nous devons combattre leur récit, leur réécriture de l’histoire. C’est la mère de toutes les batailles si nous voulons sauver et conserver la France.»
Il a sans doute voulu bien faire. Susurrer des paroles de miel aux oreilles du roi de Maroc, après des années d’incompréhension et de brouille. Montrer avec éclat que les rapports entre la France et le Maroc avaient toujours été un lit de roses ; que la guerre de civilisations était une chimère malfaisante. Emmanuel Macron aurait pu évoquer la mémoire du Maréchal Lyautey, haute figure du protectorat français encore respectée au royaume du Maroc. Mais ç’eut été donner une image trop flatteuse de la colonisation française qui, on s’en souvient, avait été qualifiée par le même Macron, alors candidat à la présidentielle, en 2017, de « crime contre l’humanité ».
En revanche, avec la colonisation islamique, point de crimes ni d’horreurs mais « des échanges culturels » à gogo et des monuments magnifiques à foison. Il se souvenait sans doute d’avoir lu quelque chose de ce genre-là dans une de ces fiches qu’il avait apprises par cœur lorsqu’il préparait l’ENA.
« Pour comprendre un homme, disait Napoléon, regardez le monde tel qu’il était quand il avait vingt ans ». Macron a eu vingt ans en 1998. À cette époque, « El Andalous » – le sud de l’Espagne mais aussi une partie du sud de la France, occupée par les soldats de Mahomet du VIIe au XVe siècle – est parée par les historiens des atours fastueux des mille et une nuits. On veut y voir alors un modèle de tolérance et de « vivre ensemble » des adeptes des trois religions monothéistes — les fameuses « religions du Livre » – qui échangeaient dans une grande liberté et bienveillance, arguments philosophiques de haut vol et belles oranges de Séville. Les conseillers de Macron ont le même souvenir vague. Technocrates ou communicants, ils ont une culture historique encore plus lacunaire que celle de leur patron. C’est dire !
Depuis lors, on est redescendu sur terre. Des historiens français comme Sylvain Gougenheim, et despagnol comme Serafin Fanjul, ont déconstruit le mythe. I
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