Deux Français sur trois favorables à l’armement des policiers municipaux

En France, les 27 000 policiers municipaux, présents dans 4 500 communes, ne sont pas tous armés. Cette décision revient aux mairies, qui demeurent divisées sur la question. Si certaines sont encore réticentes, l’opinion publique, elle, semble majoritairement favorable à un port d’armes généralisé pour ces agents, comme le révèle un récent sondage.

Un virage politique à Bordeaux

La question refait surface alors que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du quotidien, relancent le « Beauvau des Polices municipales », en rencontrant des fonctionnaires sur le terrain. Quelques jours avant cet événement, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a fait volte-face sur ce sujet. Opposé à l’armement de la police municipale depuis son élection en 2020, il a décidé d’équiper une partie des agents bordelais d’armes létales pour répondre à la montée de l’insécurité.

Une opinion publique majoritairement favorable

Un sondage réalisé par CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD confirme que 66 % des Français soutiennent cette mesure. Ils ne sont que 33 % à s’y opposer, tandis qu’1 % n’a pas d’opinion. Ce soutien transcende légèrement le genre, avec 66 % des femmes et 65 % des hommes favorables, mais varie davantage selon l’âge. Les 50-64 ans se montrent les plus convaincus (73 %), suivis par les 18-24 ans (67 %). En revanche, les opinions divergent selon les catégories socioprofessionnelles : 70 % des inactifs, 66 % des CSP+ et 60 % des CSP- sont favorables à cet armement.

Le sondage révèle des clivages politiques marqués

Les affinités politiques jouent également un rôle clé. Les sympathisants du Rassemblement national (89 %) et des Républicains (81 %) soutiennent massivement cette idée, tandis que les partisans de Renaissance s’alignent sur la moyenne nationale (66 %). À gauche, en revanche, l’adhésion est minoritaire : seuls 44 % des sympathisants PS, 36 % des Écologistes et 30 % des partisans de La France insoumise se disent favorables.

Sur le plan légal, l’article 5 de la loi de 1986 confie aux mairies la responsabilité d’armer ou non leurs agents municipaux. Si de nombreuses communes ont déjà franchi le pas ou prévoient de le faire, des exceptions notables subsistent, comme à Nantes, Lille, Grenoble et Paris. Dans ces villes, les agents sont équipés de moyens de défense non létaux, tels que des bombes lacrymogènes, des bâtons de défense, des caméras ou des gilets pare-balles.

À lire aussi : La Russie a tiré un missile balistique intercontinental sur l’Ukraine