Marine Le Pen à Frontières : « Il y a entre Jordan et moi une complémentarité de chaque instant. »

Les derniers mois que nous avons traversés sont sans doute parmi les plus intenses que vous ayez connus dans votre vie politique. Marine Le Pen, comment les avez-vous vécus ?

Marine Le Pen : Je ne sais pas s’ils ont été les plus intenses. Ce qui est certain, c’est que leur fait générateur a été l’immense succès du Rassemblement national aux élections européennes, puis aux législatives, où nous avons multiplié notre nombre de voix par trois, et notre nombre de députés par vingt par rapport à 2022. C’est une dynamique sans précédent dans la vie politique française depuis 1958. Si je rappelle cela, c’est parce que nos onze millions d’électeurs, après avoir été spoliés de ce succès démocratique par les combines d’appareil entre deux tours, pourraient ressentir une forme de lassitude ou d’exaspération.

D’un côté, un gouvernement pour qui le temps semble s’être comme arrêté en avril 2022, incapable de tenir compte des nouveaux équilibres électoraux en matière migratoire, sécuritaire ou économique ; de l’autre, une extrême gauche toujours plus désinhibée et violente qui, chaque jour, insulte et diffame nos représentants – entre deux propositions délirantes en matière fiscale.

Voilà la réalité du « parti unique » que j’ai évoqué dès le soir du second tour. Des urnes à l’isoloir, nous assistons à une union des contraires qui ne vise qu’à une seule chose : mettre sous l’éteignoir les aspirations majoritaires des Français. Ces derniers mois ont donc été studieux, tournés vers l’action et la construction, car nous avons plus que jamais un devoir d’excellence, de cohérence et d’intelligence. C’est cela qui nous permettra d’accéder à la tête de l’État pour donner enfin, à ces millions d’espoirs aujourd’hui bafoués, une incarnation politique.

Jordan Bardella a publié son premier livre. Quand l’avez-vous lu et qu’en pensez-vous ?

Jordan a eu la gentillesse de m’adresser l’un des premiers exemplaires qu’il