Politique
Marine Le Pen menace de censurer le gouvernement Barnier sur le budget
Marine Le Pen brandit la menace d’une motion de censure contre le gouvernement Barnier si le budget porte atteinte au pouvoir d’achat des Français. Le Rassemblement national, prêt à s’allier avec la gauche, met en garde contre un recours au 49.3 qui pourrait exacerber les tensions à l’Assemblée nationale.
Le Rassemblement national (RN) agite la menace d’une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Mercredi 20 novembre, Marine Le Pen a prévenu sur RTL : « Si le pouvoir d’achat des Français est amputé » par le budget, son parti votera avec la gauche pour censurer l’exécutif.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a été claire : « C’est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure. » Elle a dénoncé la perspective d’un recours au 49.3 pour imposer le budget, tout en insistant que le problème dépasse la procédure. Selon Marine Le Pen, l’enjeu réside dans le contenu du texte : « Nous demandons de ne pas alourdir la fiscalité des particuliers, de ne pas toucher aux retraites et de réduire les dépenses structurelles de l’État. Or, nous n’avons pas été entendus. »
Étreinte de Marine le Pen : Barnier sous pression
La tension monte alors que Michel Barnier a confirmé qu’il recourrait « probablement » au 49.3 pour faire adopter le budget, au risque de s’aliéner davantage les oppositions. À peine nommé à Matignon en septembre dernier, le premier ministre avait été placé « sous surveillance » par le RN, qui avait justifié une période de tolérance au nom de la « stabilité des institutions ».
Mais cet argument semble s’effriter face à la frustration croissante de l’électorat du RN, qui réclame des résultats concrets. Marine Le Pen sera reçue lundi par Michel Barnier, mais elle a déjà exprimé ses doutes quant à sa capacité à répondre aux exigences de son parti.
La possibilité pour le RN de voter la censure aux côtés des députés de gauche illustre une convergence tactique, bien que fragile, autour de l’opposition au gouvernement. Si la censure venait à passer, elle marquerait un revers sévère pour le Premier ministre et poserait la question de la stabilité de l’exécutif. Le spectre de cette alliance inédite place le gouvernement face à un dilemme : satisfaire les revendications des oppositions ou risquer une chute prématurée.
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