1200 membres du monde de la culture appellent à « canceler » Sylvain Tesson

Loin des fantasmes et caricatures habituels de « cancel culture » et de « wokisme » de la part de l’extrême droite, 1 200 personnalités de gauche, « poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, actrices et acteurs de la scène culturelle française » ont signé une tribune dans Libération pour refuser la nomination de l’écrivain Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes 2024.

« La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme « ni de droite ni de gauche », vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême droite, illustré notamment par le vote de la nouvelle loi sur l’immigration » entame ainsi la tribune. On en est d’emblée à se demander ce qui se passerait si Marine Le Pen arrivait au pouvoir : une grève des cinématographes d’extrême gauche ? Quel dommage.

Sylvain Tesson, icône réactionnaire

Concrètement, ainsi que le souligne la tribune, l’évènement du Printemps des poètes, loin de mettre à l’honneur la plus belle poésie française, est un évènement de gauche visant à « contrer les idées reçues et de rendre manifeste l’extrême vitalité de la poésie ». Chasse gardée donc, drôle d’idée de nommer en président d’honneur un écrivain réactionnaire : on les comprendrait presque.

L’écrivain, célèbre pour ses nombreux romans à succès de voyage à travers le monde, célèbre d’abord par sa plume et son audace, est avant tout pour ce monde de la culture baignant dans le gauchisme ambiant, un réactionnaire, ce qu’il revendique. C’est donc la considération politique et non littéraire qui est un critère : on comprend mieux comment sont décernés les prix de littérature en France.