Union-Européenne
Le parti espagnol Vox démarre sa campagne européenne sur l’immigration
Le soleil est un peu timide ce lundi 30 avril à Algésiras, tout au sud de l’Espagne. Pourtant, sur le port, on aperçoit sans peine le rocher de Gibraltar qui domine la baie éponyme. Plus loin, il y a Ceuta et le Maroc, que l’on peut apercevoir si l’on se hisse un peu plus haut. Entre les deux continents, il n’y a qu’un détroit de quatorze kilomètres : nous sommes à la frontière sud de l’Europe, et c’est ici que le parti espagnol Vox a décidé de lancer sa campagne pour les élections européennes.
« Fronteras Seguras », Frontières Sûres en bon français : c’est le nom choisi par le parti pour son congrès qui rassemble une dizaine de personnalités de divers pays d’Europe pour parler de l’immigration illégale et de ses conséquences. J’ai été choisi par le parti pour porter une voix française dans une table ronde sur la vision conservatrice de l’immigration.
L’Espagne : un pont vers l’Europe
La situation migratoire de l’Espagne n’est pas celle de la France, mais pourrait bien finir par s’en rapprocher. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de migrants illégaux passent la frontière par les Canaries, par Ceuta et Melilla ou par la côte de l’Espagne métropolitaine. Face à l’augmentation des flux, la guardia civil a de plus en plus de mal à contrôler les points de passage, et la frontière devient une station d’accueil de migrants : quand une embarcation arrive près d’Algésiras, elle est repérée par le radar de la police qui envoie rapidement un bateau de secours. Celui-ci récupèrera les migrants, puis les déposera à un centre qui enregistrera leur fausse identité et en six heures, ils en sortiront libres.
Alors que la violence systémique liée à l’immigration se développe en Espagne, le phénomène est devenu le cheval de bataille de Vox. Tandis que le parti organise chaque année son événement « Frontera Sur » [Frontière Sud], pour marquer le coup d’envoi de la campagne européenne, le mouvement de Santiago Abascal a décidé d’en remettre une couche.
Le manifeste d’Algésiras de Vox
Sur chaque chaise du congrès Fronteras Seguras, on peut retrouver une fiche distribuée par le parti : il s’agit du « Manifeste d’Algésiras », un ensemble de quinze mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale. Parmi les propositions de ce programme politique, on retrouve évidemment le renforcement des frontières, une réforme du système d’asile, une restriction du regroupement familial et de l’acquisition de nationalité, ou l’expulsion de tous les étrangers délinquants.
Après un discours d’introduction de la tête de liste de Vox au Parlement européen Jorge Buxadé, la conférence commence sur un état des lieux de l’immigration illégale en Europe. On y retrouvera notamment l’intervention de Ruben Pulido, spécialiste espagnol du sujet.
La seconde conférence réunit la députée Vox Rocio de Meer, « étoile montante du parti », l’eurodéputée hongroise Eniko Gyori et moi-même. Tour à tour, nous nous exprimerons sur l’idée d’un regard conservateur européen sur l’immigration, Eniko Gyori évoquant la stratégie hongroise comme modèle, Rocio de Meer les implications de l’immigration sur les structures traditionnelles et de mon côté, la situation française et les conséquences du phénomène sur la jeunesse.
Enfin, un discours plus politique réunissait Jorge Buxadé et Hermann Tertsch (eurodéputés Vox) et Daniele Dell’Orco, journaliste italien. De manière générale, une conclusion ressortait de toute cette conférence : l’immigration est un problème européen aux solutions nationales, l’UE ayant démontré son incompétence en la matière. Les élections approchent et sont dans tous les esprits tout au sud du Vieux Continent.
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