Politique
Mathilde Panot s’enflamme… avant d’être refroidie par Barnier
Lors de la déclaration de politique générale de Michel Barnier, Mathilde Panot s’est lancée dans une tirade passionnée, avant de se faire gentiment rembarrer.
Mathilde Panot fustige les alliances supposées du gouvernement avec l’extrême droite. Le Premier ministre reste imperturbable.
Panot en croisade contre l’extrême droite
Dès le début de son intervention, Panot a planté le décor en évoquant l’empereur romain Caligula, et affirmant que, tout comme lui, le gouvernement Macron n’est ni craint ni respecté. « Nous ne vous craignons pas, car vous n’avez aucune légitimité démocratique pour gouverner », a-t-elle déclaré avec force. Selon elle, la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, avec l’espoir de placer le Rassemblement National aux commandes, est un affront à la démocratie.
Elle a ensuite critiqué la nomination de Michel Barnier, issu d’un parti ne représentant qu’une infime portion de l’électorat. À ses yeux, ce gouvernement est le « pire des réactionnaires », accusant une grande partie de ses ministres d’être opposés aux droits fondamentaux comme le mariage pour tous, la PMA, et les droits des personnes transgenres.
Panot évoque Vichy
Panot a aussi sévèrement critiqué l’alliance tacite entre Macron et le Rassemblement National, qualifiant le Premier ministre de « serviteur » d’une droite raciste et antisociale. Elle a accusé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, d’avoir tenu des propos révisionnistes et racistes. « Nous ne vous craignons pas car vous n’avez plus aucune légitimité politique », a-t-elle répété en dénonçant cette « cohabitation nauséabonde » entre Macron et l’extrême droite.
.@MathildePanot accuse @MichelBarnier d’être “l’otage de l’extrême droite”. “Emmanuel Macron a fait le choix du pire : le parfum de cohabitation à l’odeur nauséabonde d’une colocation avec le RN”, ajoute-t-elle. “Nous ne vous craignons pas, car le chaos c’est vous.”#DirectAN pic.twitter.com/1qzdMTF5cq
— LCP (@LCP) October 1, 2024
Elle a également rappelé l’héritage de Vichy, accusant le gouvernement de trahir la mémoire des résistants. Panot a fustigé la manière dont Emmanuel Macron et son gouvernement se sont alignés avec le Rassemblement National, citant l’exemple d’un ministre de l’Économie, petit-fils de résistant, qui avait refusé de reconnaître le RN comme un parti républicain, mais qui avait été aussitôt recadré. « Vous avez immédiatement appelé Madame Le Pen pour la cajoler et ainsi refusé à un arrière-petit-fils de résistant le droit de s’opposer aux héritiers de Vichy », a-t-elle lancé, dénonçant l’alliance honteuse avec l’extrême droite.
Mathilde Panot a clôturé son discours en réaffirmant trois priorités pour son groupe : censurer le gouvernement, destituer le président et remplacer Michel Barnier par un gouvernement légitime. « Nous ne vous craignons pas », a-t-elle répété, avant d’affirmer que l’histoire retiendrait Emmanuel Macron comme « l’autocrate de la 4e et 5e République réunies ».
Barnier désamorce calmement
Mais après tout ce déluge de déclarations enflammées et d’accusations tonitruantes, il aura suffi de quelques mots pour faire retomber l’ardeur de la chef de La France Insoumise. Quand le Premier ministre lui a poliment demandé « Où est-ce que vous avez trouvé que je cherchais à vous faire peur ? », on a vu Panot, soudain devenue toute penaude, et bredouiller un « Je ne parlais pas de vous, mais de Monsieur Macron ».
Nous qui la croyions prête à tout pour censurer, destituer et remplacer. Pas devant la répartie tranquille de Barnier, apparemment ! Le Premier ministre, amusé, lui a d’ailleurs lancé un ironique « Me voilà rassuré ! » avant d’ajouter, tout en finesse, qu’il avait « du mal à comprendre son ton et son agressivité ». Et de conclure plus solennellement : « plus vous serez agressive, plus je serai respectueux ».
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