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La Nouvelle-Calédonie ou l’hypocrisie de la gauche

La gauche loue la résistance identitaire des Kanaks tandis qu’elle ignore les préoccupations identitaires des Français. L’édito de Garen Shnorhokian.

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La Nouvelle-Calédonie ou l’hypocrisie de la gauche

« Un peuple fier, refusant de s’éteindre, de se faner, de renoncer à son identité » : c’est ainsi que Christiane Taubira décrit les Kanaks de Nouvelle-Calédonie dans un discours enflammé : « Un peuple en ces lieux refuse de décliner, de dépérir, de s’éteindre ou simplement de se faner, de renoncer à lui-même. »

Ce discours, qu’auraient pu tenir Jean-Marie Le Pen ou Philippe de Villiers, est loin d’être anodin. Il reflète une vision empreinte de soutien aux luttes identitaires des peuples non occidentaux. Cependant, cette sympathie semble curieusement absente lorsqu’il s’agit du peuple français. Pourquoi cette politique du “deux poids, deux mesures” ?

Nouvelle-Calédonie : une étrange disparité de considération

Ce n’est pas la première fois que la gauche française fait preuve de cette dualité. Quand Taubira parle des Kanaks, elle les exalte pour leur résistance et leur attachement à leur culture. Or, lorsqu’il s’agit du peuple français, cette même fierté et cet attachement à l’identité nationale sont souvent vilipendés et taxés de nationalisme rétrograde, rappelant les pires heures de notre histoire.

Pour la gauche, les Français paraissent devoir se taire et disparaître en silence, tandis que les autres peuples sont encouragés à revendiquer leur héritage avec force et fierté.

Le mythe du bon sauvage

Daniel Schneidermann, quant à lui, renchérit avec une vision poétique, mais tout aussi problématique : « Un peuple vivait paisible sur une terre. Survint d’au-delà des mers un autre peuple, qui avait la légitimité du malheur et la force des armes. »

Ce récit perpétue le mythe du “bon sauvage”, cette idée naïve que les peuples autochtones vivaient en harmonie parfaite avant l’arrivée des Européens. Une telle vision romantique oublie commodément que les Kanaks, à l’époque de la découverte européenne, pratiquaient encore le cannibalisme et se livraient à des conflits tribaux sanglants.

Une gauche anti-nationaliste ou anti-occidentale ?

Ce discours biaisé révèle une réalité plus troublante : la gauche n’est pas simplement anti-nationaliste, elle est foncièrement anti-occidentale. Elle soutient avec enthousiasme toutes les luttes des peuples non occidentaux, même si cela va à l’encontre des intérêts de leur propre pays. En fait, la gauche semble prête à abandonner la Nouvelle-Calédonie, ce qui signifierait la livrer à l’influence grandissante de la Chine, une puissance qui ne cache pas ses ambitions hégémoniques dans le Pacifique.

L’abandon de la Nouvelle-Calédonie à la Chine serait une tragédie pour les Kanaks. Pékin ne traiterait pas ces populations avec le respect et l’attention que la France, malgré ses erreurs passées, s’efforce de maintenir. La Chine, actuellement accusée de néo-colonialisme en Afrique, exploite et opprime les populations locales. En livrant les Kanaks à cette puissance autoritaire, la gauche trahirait les idéaux mêmes qu’elle prétend défendre.

Rousseau et la faillite des cosmopolites

Jean-Jacques Rousseau nous met en garde contre ceux qui prônent des idéaux cosmopolites tout en négligeant leurs devoirs envers leurs propres concitoyens : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. » Cette citation illustre parfaitement l’hypocrisie de la gauche actuelle, qui préfère soutenir des causes lointaines plutôt que de s’occuper des problèmes domestiques.

Il est temps de dénoncer cette hypocrisie et de rappeler que tous les peuples, y compris le peuple français, méritent de préserver leur identité et leur culture. Soutenir les Kanaks est une cause noble, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la vérité historique ou des intérêts géopolitiques de la France. La gauche doit cesser de diaboliser l’Occident et commencer à promouvoir une vision équilibrée et réaliste de la solidarité internationale. Seule une telle approche permettra de véritablement respecter et soutenir les luttes identitaires de tous les peuples, sans tomber dans le piège du “deux poids, deux mesures”.

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