Jordan Bardella réclame un référendum sur l’immigration face à la « submersion migratoire »

Lors d’un meeting à Montélimar ce samedi 1er février, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a appelé à l’organisation d’un référendum sur l’immigration. Devant 3 000 sympathisants réunis dans un département où le RN compte deux députés sur quatre, il a justifié cette demande par la nécessité de répondre à la « submersion migratoire en cours et à venir ». L’eurodéputé a ainsi mis la pression sur Emmanuel Macron, tout en promettant que son parti organiserait une telle consultation dès son accession au pouvoir. 

Jordan Bardella a insisté sur l’urgence de soumettre l’immigration au vote populaire, affirmant que « le projet de loi qui sera soumis à l’approbation des Français constituera un véritable bouclier juridique et politique face à la submersion migratoire en cours et à venir ». Il a ainsi paraphrasé une expression utilisée récemment par le Premier ministre, tout en pointant l’inaction du gouvernement sur ce sujet.

L’initiative d’un référendum sur l’immigration n’est toutefois pas sans obstacles juridiques. Plusieurs experts rappellent que la Constitution limite les domaines pouvant être soumis à un référendum législatif, notamment en matière de libertés fondamentales et de respect des engagements internationaux de la France. Malgré ces contestations, Jordan Bardella assure qu’un référendum sera organisé si le RN arrive au pouvoir.

Les propos de Bardella interviennent alors que François Bayrou, allié d’Emmanuel Macron, a provoqué de nombreuses réactions en évoquant lundi sur LCI un « sentiment de submersion » migratoire ressenti selon lui par les Français. Il a ajouté qu’il était nécessaire d’avoir une juste « proportion » en matière d’immigration, soulignant que ce seuil est « très rapidement et très souvent atteint ».

L’emploi du terme « submersion » a déclenché une polémique, la gauche dénonçant une reprise du vocabulaire de l’extrême droite. Bayrou, loin de faire machine arrière, a assumé ses propos à l’Assemblée nationale, relançant ainsi le débat sur la politique migratoire du gouvernement.

Alors qu’un recours au 49.3 est attendu lundi pour faire adopter le budget, suivi d’une motion de censure portée notamment par La France insoumise et une partie de la gauche, Jordan Bardella est resté évasif sur la position du RN. Après son meeting, il s’est contenté de déclarer aux journalistes : « La décision n’est pas prise », laissant entendre que son parti ajusterait sa stratégie en fonction des derniers arbitrages.

Une commission mixte paritaire réunissant sept sénateurs et sept députés a pourtant trouvé vendredi un compromis sur le texte budgétaire. Le gouvernement conserve toutefois la possibilité de le modifier, ce qui laisse une marge de manœuvre au RN pour décider de son vote. « Notre groupe tranchera lundi sur son vote concernant la version finale du budget – si un vote a lieu – ainsi que sur sa position vis-à-vis d’une éventuelle motion de censure », a indiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy.