Baumettes : la prison des caïds

Frontières s’est rendue dans la prison des Baumettes de Marseille, récit.

Baumettes : une prison totalement rénovée

Le contraste est saisissant, là où l’on attendait les hurlements et le fracas des barreaux règne un quotidien tranquille, presque irréel. En dehors des quelques remarques visant nos caméras : « tu te crois au zoo ? », tout semble en ordre à la prison des Baumettes. Près de dix ans après la publication d’un rapport accablant concernant l’état de l’établissement, ce dernier semble métamorphosé.

Dès le début de notre visite, la directrice nous informe que l’achèvement des travaux de rénovation de la prison aura lieu au premier semestre de l’année 2025. Commencés en septembre 2021, ces travaux feront du centre pénitentiaire Marseille-Baumettes le troisième plus grand établissement pénitencier de France avec 1 440 places au total pour 800 salariés. Le coût des travaux est estimé à 4,5 millions d’euros.

En 2012, après une visite de plusieurs jours, le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait rendu un rapport sur l’état, on ne peut plus déplorable, de la prison, allant jusqu’à invoquer une « violation grave des droits fondamentaux et un traitement inhumain et dégradant ». Depuis, les choses ont l’air d’avoir bien changé et, en ce sens, la visite d’Emmanuel Macron en juin dernier n’était sans doute pas anodine. Nous suivons les pas du député des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio qui s’engouffre dans les murs épais de la prison des Baumettes.

La répartition des détenus : le casse-tête de l’administration

Nous pénétrons dans l’enceinte de l’établissement. On nous explique la façon dont les détenus appartenant à des gangs rivaux sont répartis, de sorte à éviter que les différends entretenus à l’ext