Société
« Ce monde devient fou » : à Drancy, un médecin sauvagement agressé par un patient
Un médecin généraliste de Drancy a raconté l’agression violente qu’il a subie dans son cabinet. Tuméfié et profondément choqué, le docteur Mohamed Oulmekki appelle à des mesures urgentes pour protéger ceux qui se consacrent à la santé publique.
Le docteur Mohamed Oulmekki, médecin généraliste à Drancy (Seine-Saint-Denis), a témoigné ce mercredi sur CNEWS de l’agression brutale dont il a été victime dans son cabinet. Tuméfié et choqué, il décrit une situation alarmante où la violence s’invite jusque dans les cabinets médicaux. « En une seule année, j’ai été victime de plus d’agressions qu’en 26 ans, ce monde devient fou », déclare avec amertume le médecin avec un visage marqué par les coups. Le praticien, connu et respecté dans son quartier, exerce depuis plus de deux décennies. Mais, lundi 25 novembre, un rendez-vous banal a viré au cauchemar.
Un jeune homme de 22 ans, fils d’une patiente, s’est présenté pour discuter d’un litige autour d’un remboursement de soins. La discussion a rapidement dégénéré. « Je lui ai proposé de vérifier dans ma comptabilité et même rédigé un chèque pour éviter que sa mère se retrouve en difficulté. Mais malgré cela, il m’a cassé la figure », confie le médecin, encore sous le choc.
Un coup de tête violent
Le jeune homme serait revenu une heure après un premier échange et, sans prévenir, aurait asséné un violent coup de tête au visage du praticien. « Ce n’est pas un toxicomane, c’est un jeune que je soigne depuis qu’il a six ans. Je ne me suis pas méfié de lui », raconte Mohamed Oulmekki, visiblement marqué par cette trahison inattendue. L’agression a laissé le médecin blessé physiquement, mais aussi profondément affecté moralement. Ce professionnel de santé, pilier de son quartier, s’interroge aujourd’hui sur l’escalade de la violence dans sa profession : « On est là pour soigner, pas pour se défendre contre des agressions. »
Déterminé à obtenir justice, le docteur Oulmekki a porté plainte. Le parquet de Bobigny a confirmé l’interpellation du suspect, placé en garde à vue peu après l’agression. Cette mesure a été prolongée ce mercredi matin, précise une source judiciaire. « Nous avons besoin de mesures concrètes pour garantir notre sécurité et celle de nos patients », plaide le médecin, espérant que son cas permettra une prise de conscience.
Ce témoignage poignant vient s’ajouter à une série d’incidents qui inquiètent les syndicats médicaux. « Nos cabinets deviennent des zones à risque. C’est intolérable », déplorent-ils. En Seine-Saint-Denis, comme ailleurs, la violence semble s’insinuer dans tous les aspects du quotidien. Pour Mohamed Oulmekki, il est temps d’agir : « Si rien ne change, ce sont les vocations qui disparaîtront. »
À lire aussi : Marseille : encore un professeur menacé de mort sur Snapchat
Aucun commentaire
Loading