Après des semaines de tractations et un vote décisif, la Commission européenne, menée par Ursula von der Leyen, a été renouvelée avec 370 voix pour et 282 contre. Ce soutien marque le début d’un second mandat pour l’ancienne ministre allemande de la Défense, à la tête d’un collège de 26 commissaires qui prendra officiellement ses fonctions le 1er décembre. Pour autant, cette victoire n’efface pas les divisions profondes qui traversent les rangs des eurodéputés français.
Si le groupe Renew Europe (Renaissance, MoDem, Horizons) et le Parti Populaire Européen (PPE) ont majoritairement voté en faveur de la Commission, d’autres formations, telles que le Rassemblement National, Reconquête !, La France Insoumise ou encore Place Publique, se sont farouchement opposées à cette reconduction.
Jordan Bardella s’insurge face à la reconduction d’Ursula von der Leyen
C’est par une déclaration cinglante que Jordan Bardella, président du RN, a réagi au soutien des Républicains à Ursula von der Leyen. Il a particulièrement visé François-Xavier Bellamy, accusé de renier ses engagements. « Après avoir fait campagne contre Ursula von der Leyen, François-Xavier Bellamy vote pour sa reconduction. Les masques tombent au Parlement européen », a dénoncé Bardella.
Selon lui, ce choix s’inscrit dans une logique de soumission à ce qu’il qualifie d’« écologie punitive » et de « dérive normative » de l’Union européenne. Il reproche également à la Commission son inertie face aux enjeux migratoires et sa faiblesse face aux défis économiques et géopolitiques.
Le soutien des Républicains à von der Leyen a également mis en lumière une fracture entre les courants conservateurs et souverainistes français. Les six eurodéputés LR, parmi lesquels François-Xavier Bellamy, Nadine Morano et Isabelle Le Callennec, se sont rangés derrière la majorité pro-européenne, au grand dam des autres droites françaises.
Pour Jordan Bardella, ce vote symbolise « cinq ans d’échecs et de scandales » que la présidence von der Leyen promet de prolonger : « même inaction face à la concurrence déloyale, même écologie punitive, même laxisme migratoire ». Reconduction qui, selon lui, « conduit l’Europe tout droit vers le déclassement ». Entre fractures idéologiques et accusations de trahison, la droite française se déchire à Bruxelles.
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