Politique
Indignation à l’Assemblée : la diffusion du film Le Repli, dans lequel apparaît l’ex-porte-parole du CCIF, scandalise les élus Identité-Libertés
Ce soir, le 27 novembre 2024, à l’initiative de La France Insoumise, la salle de projection de l’Assemblée nationale accueillera la diffusion du film Le Repli. Ce film-documentaire met en lumière l’activisme de Yasser Louati, ancien porte-parole du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF), une organisation dissoute en 2020 en raison de ses liens avec les Frères musulmans.
Les députés Anne Sicard (Val-d’Oise), Eddy Casterman (Aisne) et Thibaut Monnier (Drôme), membres du groupe Identité-Libertés (IDL), ont tout tenté pour empêcher la diffusion du film Le Repli, en vain. Parmi leurs démarches, ils ont interpellé la ministre de la Culture, Rachida Dati, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. D’une part, pour obtenir des réponses sur la nature de son financement, et d’autre part, comprendre pourquoi sa diffusion a été autorisée au sein de l’Assemblée nationale.
⚠️ Le groupe @FiAssemblee projette de diffuser dans la salle de cinéma de l’Assemblée nationale, le film d’inspiration islamo-gauchiste « Le Repli »!
➡️ Le film suit le parcours de Yasser LOUATI, ancien porte-parole du CCIF, cette organisation islamiste interdite depuis 2020 et… pic.twitter.com/D0LTlSjTQX
— Eddy Casterman (@EddyCasterman) November 21, 2024
Un film pour dénoncer l’« islamophobie d’Etat »
Ce film, qui a déjà provoqué l’indignation de l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG), est décrit par celle-ci comme « un coup de bélier contre la laïcité ». Produit par le réalisateur Joseph Paris, Le Repli dénonce l’« islamophobie d’État » instaurée en France après les attentats terroristes du Bataclan. Il accuse les gouvernements successifs d’avoir mis en place des politiques discriminatoires envers les musulmans. Plus encore, il cible directement les enseignants, qu’il qualifie d’« agents d’un système oppressif » en raison de leur rôle dans l’enseignement de la laïcité.
Contacté par Frontières, Eddy Casterman précise : « Le protagoniste principal du film, Yasser Louati, n’a pas un seul mot de condamnation au rappel de ces événements douloureux, ni un seul mot de compassion pour les victimes. » Il ne cache pas son indignation : « Après la mort de Samuel Paty et de Dominique Bernard, après l’explosion des atteintes à la laïcité à l’école, comment peut-on laisser passer un tel film qui n’est rien d’autre que le carburant du séparatisme islamiste ? »
Le financement du film Le Repli suscite l’indignation
Car la controverse ne s’arrête pas là. Il se trouve que le financement du film pose aussi problème. Co-produit par le Centre National du Cinéma (CNC), sous la tutelle directe de la ministre de la Culture Rachida Dati, et par la région Île-de-France dirigée par Valérie Pécresse, Le Repli déclenche une véritable indignation autour de l’utilisation des fonds publics.
En outre, le député de l’Aisne, le député IDL, interpelle directement les responsables politiques en dénonçant leur soutien financier à Le Repli. Il questionne avec fermeté : « Madame Rachida Dati, allez-vous retirer les subventions du CNC à ce film alors que le gouvernement cherche partout des économies à réaliser ? » Il poursuit en s’adressant à la présidente de la région Île-de-France : « Madame Valérie Pécresse, comment avez-vous pu laisser la région Île-de-France financer un tel film qui reprend toute la propagande d’extrême gauche et l’idéologie victimaire au service du séparatisme islamiste ? »
Comment Le Repli a-t-il pu être autorisé à la diffusion au sein de l’Assemblée nationale ?
Et surtout, Comment ce film a-t-il pu être autorisé à la diffusion au sein de l’Assemblée nationale ? L’initiative revient au député de La France Insoumise (LFI), Thomas Portes. « Décidément, La France Insoumise va de provocation en provocation », lance Eddy Casterman, en rappelant la récente proposition du groupe visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme, révélée par Frontières.
Thomas Portes, député de Seine-Saint-Denis, n’en est pas à son premier coup d’éclat. Actuellement sous le coup d’une sanction pour menaces et insultes envers le député RN Laurent Jacobelli, il s’était illustré, le 30 octobre dernier, par des propos injurieux à son encontre : « Ferme ta gueule, toi. On va s’occuper de toi. On va s’expliquer dehors, tu vas voir. »
Pour les élus IDL, cette diffusion du film Le Repli dans l’enceinte de l’Assemblée est perçue comme une nouvelle provocation de l’élu LFI, dans un contexte politique déjà explosif.
« Il ne m’appartient pas d’intervenir dans le choix des films projetés à l’initiative de nos collègues »
En réponse à leur indignation, Yaël Braun-Pivet a adressé un courrier daté du 22 novembre. Elle y explique que « la salle audiovisuelle est mise à la disposition des députés souhaitant organiser une projection de film, sous réserve du respect des règles d’accès des participants et à condition que la projection ne provoque pas de troubles dans l’enceinte de l’Assemblée. » Elle ajoute : « En dehors de ces circonstances, il ne m’appartient pas d’intervenir dans l’organisation des événements ou le choix des films projetés à l’initiative de nos collègues. »
Malgré cette explication, le député Eddy Casterman reste perplexe et nous confie : « Nous souhaitions au moins une réaction politique, à minima une condamnation de la diffusion de ce film documentaire. » Pourtant, la président de l’Assemblée avait déjà montré par le passé sa capacité à intervenir dans des situations similaires. En novembre 2023, elle avait décidé d’interdire la venue de Mme Abu Daqqa, membre du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée comme terroriste par l’Union européenne.
Alertée par plusieurs parlementaires, j’ai décidé d’interdire la venue de Mme Abu Daqqa, membre du FPLP, reconnu organisation terroriste par l’UE, à l’@AssembleeNat pour la projection du film « Yallah Gaza » le 9 novembre prochain. pic.twitter.com/9yjRfQ8Pyo
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) October 9, 2023
Si la projection du film aura bien eu lieu, le débat, lui, est loin d’être clos. Pour les élus IDL, cette initiative n’est qu’une étape dans la stratégie de provocation assumée par La France Insoumise, qui ne s’arrêtera probablement pas à cet énième affront aux valeurs républicaines.
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