Société
La mairie de Paris dépense un milliard d'euros en deux ans pour des logements sociaux
De 2023 à 2024, la capitale a investi près de 1 milliard d’euros pour la préemption ou l’acquisition de biens immobiliers dans le parc privé afin de les convertir en logements sociaux. Parmi les projets phares figure un immeuble prestigieux situé au numéro 37 de l’avenue George-V, un des quartiers les plus huppés de Paris. Ce bâtiment, datant de la fin du XIXe siècle et orné de marbre et de moulures, abritera 23 logements sociaux dès 2027. Cette transformation fait partie d’un plan plus large visant à répondre à la demande croissante de logements dans la capitale, avec environ 280 000 demandes en attente.
Les travaux de ce projet seront discutés lors du prochain Conseil de Paris en 2024, où le budget pour 2025 sera également examiné. L’immeuble de l’avenue George-V avait été acquis par la Ville en 2008 avant d’être cédé en 2023 à Paris Habitat, le principal bailleur social de la capitale. Ce type d’acquisitions représente un modèle central dans la stratégie de Paris pour atteindre l’objectif de 40 % de logements publics d’ici 2035.
Cette politique d’achats massifs dans le parc privé est soutenue par la mairie de Paris, qui justifie ces dépenses par l’urgence de répondre à la forte demande de logements sociaux. Avec un budget de 500 millions d’euros pour 2024, la Ville met en avant la transformation de logements privés en biens publics comme principal levier de cette politique. Cependant, cette démarche ne fait pas l’unanimité. Certains élus dénoncent la création de nouvelles structures foncières, la multiplication des préemptions et les risques de raréfier encore le marché privé, entraînant une hausse des loyers.
Jean-Baptiste Olivier, sénateur (LR) de Paris, critique cette approche en affirmant que cela entraînera un cercle vicieux : en rachetant constamment des biens privés pour les transformer en HLM, la Ville pourrait réduire l’offre de logements privés, augmentant ainsi les prix de l’immobilier, rapporte Le Parisien.
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