Ce matin, la ville d'Agen a été le théâtre d’une mobilisation marquée par l’instauration d’un blocage dans leur zone industrielle locale. Plusieurs dizaines de tracteurs de la Coordination Rurale ont pris position, tandis que d’autres étaient attendus pour amplifier la pression sur les autorités.
Le trafic sur l’A62 a été perturbé en raison de l’arrivée des agriculteurs partis de Bordeaux, où ils occupaient le port, en direction d’Agen. La situation sur les routes a rapidement été prise en main par les forces de l’ordre, mais les embouteillages se sont multipliés, alors que les manifestants s’organisaient pour renforcer leur action.
Des actions de blocage dans la zone industrielle d’Agen
Dès leur arrivée, les manifestants ont déversé des pneus dans les rues et ont procédé au déversement de terre en provenance de camions-bennes, notamment à proximité de l’Intermarché de la ville. La mobilisation a pris de l'ampleur avec l’arrivée progressive de nouveaux tracteurs.
Le déploiement de la CRS a été massif. Les agriculteurs ont pris position devant le Palais des Congrès d'Agen, où se déroulait le congrès de la fédération des fruits et légumes, en présence d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat agricole jugé proche de la Macronie. Les agriculteurs de la Coordination Rurale ont exprimé leur mécontentement, notamment vis-à-vis des positions de la FNSEA concernant l’accord du Mercosur.
Un appel à l'action fort de Serge Bousquet-Cassagne
Serge Bousquet-Cassagne, figure emblématique de la Coordination Rurale, s'est exprimé sur place au micro de Frontières pour expliquer les raisons de cette mobilisation. « Nous sommes honorés que le paysan Rousseau vienne à Agen, mais on empêchera l’industriel Rousseau de repartir comme si de rien n’était », a-t-il déclaré, sous les acclamations des manifestants. Il a ajouté : « Mettez-vous devant les deux sorties, Arnaud Rousseau doit comprendre qu’ici, en Lot-et-Garonne, on est chez nous ! »
Alors qu’une rencontre semblait se profiler, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a choisi de quitter précipitamment les lieux, sous escorte policière. Les agriculteurs ont alors tenté de l’intercepter, provoquant une agitation au sein du Palais des Congrès, où l'ire du monde paysan était palpable.
Réactions de l’État et soutien aux agriculteurs
Le préfet du Lot-et-Garonne a annoncé son intention de porter plainte contre la Coordination Rurale pour des actes de dégradation présumés. Cependant, les agriculteurs présents sur place ont fermement démenti ces accusations, réaffirmant leur engagement dans une action pacifique.
Une autre partie des agriculteurs, ayant bloqué le port de Bordeaux pendant plusieurs jours, est arrivée à Agen en début d'après-midi. Serge Bousquet-Cassagne a précisé : « Ils n’ont pas dormi depuis trois ou quatre jours, mais la solidarité est là. »
Les autorités continuent de suivre l'évolution des événements dans la commune de Nouvelle-Aquitaine. Frontières, toujours présent sur le terrain, continue de documenter ces moments de mobilisation intense, où les agriculteurs exigent des réponses et des solutions face à la concurrence déloyale au regard de l'accord de libre-échange avec le Mercosur.
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