Politique
[Critique] L’ascension du camp national
Dans Les Moissons de la colère : plongée dans l’Europe nationaliste, Charles Sapin analyse finement la montée du camp national partout en Europe et ses faiblesses.
« Que faire ? » La formule de Lénine, publiée une quinzaine d’années avant son accession au pouvoir, est brûlante à la lecture du deuxième livre du journaliste du Point Charles Sapin. Que faire, alors que les idées de ce qu’on appelle le « camp national » progressent et que ses limites sont déjà perceptibles, en Hongrie comme en Pologne et en Italie ?
Pour Les Moissons de la colère : plongée dans l’Europe nationaliste, l’auteur a sillonné le Vieux Continent à la rencontre d’intellectuels et de représentants de partis politiques de toutes les droites pour analyser leur irrésistible ascension. En Suède, en Italie, en Autriche, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France bien sûr, la progression de la droite « alternative », baptisée « nationaliste » par le journaliste, est incontestable.
Qu’est-ce que le camp national ?
Sont-ce là des partis d’extrême droite, selon l’expression colportée par la majorité de la classe politique française ? Déjà au Point, on avait pu constater un changement du lexique à ce sujet. L’influence de Charles Sapin n’y est pas pour rien, il est de ceux qui s’intéressent à la droite nationale, qui la traitent comme un phénomène avant de vouloir la combattre. Alors non, Meloni, Marine Le Pen ou Santiago Abascal ne sont pas d’extrême droite : les vocables « national-conservateur » ou « national-populiste » ont le mérite d’être plus nuancés ; plus fins.
Ensuite, il s’agit de comprendre les mutations de cette droite. Si la majorité de la gauche ne peut s’empêcher de considérer que de Bardella à Le Pen, il n’y a qu’un pas, la nuance est à nouveau de mise : en vingt ans, le camp national a changé. Quitter l’Union européenne n’est plus à l’ordre du jour, même chez Geert Wilders, vainqueur aux élections législatives néerlandaises et défenseur historique du Nexit.
Exeunt néanmoins les éléments les plus radicaux, les vrais néofascistes et néon
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