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Les Travaillistes refusent une enquête nationale sur les Grooming Gangs
Au Royaume-Uni, les Grooming gangs pakistanais, ont été accusés de viols, tortures et meurtres sur de jeunes filles blanches, souvent issues de milieux défavorisés. Ce scandale, longtemps ignoré par les autorités par peur d'être taxé de racisme ou de xénophobie, a refait surface grâce aux critiques virulentes de Elon Musk envers le Premier ministre Keir Starmer. Mercredi 8 janvier, les députés travaillistes ont rejeté un amendement qui avait pour objectif de demander au gouvernement d’ouvrir une enquête nationale.
Des affaires sordides
L'histoire des Grooming gangs commence à la fin des années 70, où des gangs visaient principalement de jeunes filles blanches vulnérables. Ils utilisaient des cadeaux, de l'argent, de l'alcool et de la drogue pour attirer et contrôler leurs victimes, créant ainsi un cycle de dépendance et d'abus. Les villes comme Oxford, Telford, et Manchester sont devenues tristement célèbres pour ces crimes, avec Rotherham enregistrant plus de 1400 victimes, selon un rapport de 2014. Sarah Champion, députée travailliste, a même avancé le chiffre d'un million de victimes depuis le début des années 70, révélant l'ampleur potentielle de cette tragédie.
La réaction des autorités a été marquée par l'inaction, souvent justifiée par la crainte d'accusations de racisme. Cette paralysie a permis aux gangs de continuer leurs agissements pendant des années sans réelle intervention. Cependant, l'affaire a récemment été ramenée sous les projecteurs par Elon Musk, qui a ouvertement critiqué Keir Starmer pour son rôle passé dans le Crown Prosecution Service, accusant celui-ci de n'avoir pas agi contre ces gangs criminels. Musk a également soutenu Tommy Robinson, un activiste condamné pour avoir révélé l'identité de certains accusés.
Les travaillistes rejettent une enquête nationale
La Chambre des communes travaille actuellement sur un projet de loi relatif à la protection et au bien-être des enfants. Dans ce contexte, un amendement a été proposé par les conservateurs afin de diligenter une enquête gouvernementale d’envergure nationale pour lever le voile sur les actions des gangs pakistanais. Toutefois, cet amendement n’avait qu’une dimension symbolique, puisque le Parlement ne peut pas obliger le gouvernement à réaliser une enquête. Néanmoins, cette prise de position permet d’envoyer un message à la fois aux victimes, mais aussi à la population du pays pour souligner le fait que les politiques sont dans une démarche de transparence et de justice.
Malheureusement, les députés travaillistes ont rejeté massivement l’amendement lors d'un récent débat à la Chambre des représentants le mercredi 8 janvier. Avec 364 voix contre 111, le rejet a soulevé des questions sur les motivations derrière ce vote. La mobilisation des conservateurs et des députés du parti Reform UK n’a pas suffi. Les réactions ne se sont pas fait attendre, notamment sur X. Nigel Farage a affirmé : « Chaque tentative d'avoir un débat national approprié sur les gangs de violeurs en masse a été étouffée par l'establishment ». Charlie Peters, journaliste qui a enquêté pour la chaîne GB News, a également voulu souligner son désarroi : « Nous ne savons toujours pas à quel point cette crise nationale est grave. Les victimes sont désespérées de voir justice rendue, mais n'ont maintenant que peu d'espoir. C'est sombre ».
Les arguments bancals des travaillistes
Les travaillistes ont voulu justifier avec beaucoup de difficultés le rejet de l’amendement sur l’enquête nationale. Stephen Morgan, sous-secrétaire d'État travailliste affirmé : « Ce que nous voyons des conservateurs, c'est un amendement dévastateur qui permettrait essentiellement à ce projet de loi de ne pas aller plus loin. C'est un jeu politique et ce n'est pas ce que je pense que les victimes veulent. Les victimes veulent voir un changement significatif ». Une justification douteuse du fait qu’il y aurait des milliers de victimes, dont certaines doivent espérer une enquête d’envergure et espérer également que justice puisse être rendue. De plus, pour les députés de gauche cet amendement est inutile puisque cela va à l’encontre des prérogatives du Parlement.
Le Premier ministre Keir Starmer a répondu en accusant les conservateurs et Reform UK de donner trop de crédit aux accusations de Musk, qu'il considère comme de la « désinformation et des mensonges ». Cette stratégie de Starmer de détourner l'attention sur Musk plutôt que de s'attaquer directement au problème des Grooming gangs pourrait non seulement échouer à apaiser les critiques, mais aussi exacerber la polarisation politique dans un pays déjà divisé.
Sur X, de nombreux internautes soulignent le fait que cette tentative de rejeter une enquête nationale cache une réalité plus sombre sur l’ampleur du phénomène des Grooming gangs.
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