International
Javier Milei : le dynamiteur argentin
Une tronçonneuse à la main, il défile dans une rue bondée d'Argentine. Javier Milei, nouveau président d'Argentine, vient d'être élu avec près de 56 % des suffrages, faisant s'abattre en quelques instants toute la caste politique argentine au pouvoir depuis la fin du dictateur Perrone.
Joueur de foot dans sa jeunesse, puis économiste médiatique, il connaît un certain succès durant la période Covid durant laquelle il va incarner l'opposition aux mesures sanitaires au nom de la liberté. Il se lance alors en politique, et est élu seul et sans parti député de la capitale, Buenos Aires.
La campagne présidentielle sera un festival : le « Trump de la pampa » partage avec son homologue américain un certain goût pour la mise en scène, pour la petite formule, et pour l'insulte ! Qualifiant régulièrement la situation du pays de « bordel » et les socialistes de « merdes », il répète en slogan : « Nous sommes productivement supérieurs, nous sommes moralement supérieurs ! ». Ennemi déclaré de l'État, il se dit entre autres favorable au port d'armes. Sur le plan sociétal, il dit n'avoir aucun problème avec l'homosexualité, la théorie du genre ou même la vente d'organes, mais être opposé à l'avortement.
Javier Milei à la tête d'un pays en crise totale
Ce qui a fait le succès de l'économiste à la coupe de rockeur chez les classes populaires et les jeunes, c'est le chaos total qui règne aujourd'hui dans tout le pays, spécialement sur le plan économique. Avec une inflation de 142,7 % sur un an, le pouvoir d'achat est évidemment tombé en chute libre, mais ça n'est pas tout ! En effet, la monnaie officielle du pays a aujourd'hui été remplacée partout par sa version « blue », c'est-à-dire, vendue au marché noir ! Aujourd'hui, il faut un sac rempli de pesos pour payer une chambre d'hôtel, une liasse pour un taxi, ce qui amène parfois les Argentins à se promener avec des valises remplies de billets en pleine rue.
Face à cela, que propose donc Milei ? Sa mesure phare, c'est la suppression de la banque centrale argentine et la dollarisation de l'économie. Il faut ajouter à cela le projet de faire passer le nombre de ministères de vingt-et-un à huit (supprimant au passage l'éducation et la santé), et celui de diviser par deux la part de l'État dans le PIB. Alignée sur les États-Unis, sur l'Ukraine et Israël, sa politique internationale est particulièrement favorable à Washington.
Plus qu'extravagant, Javier Milei a, entre autres folies, fait cloner cinq chiens — seules personnes en qui il dit avoir confiance — qualifié le pape François de « fils de pute » et affirme sans complexe son goût pour les plans à trois. Une personnalité à tout le moins explosive qui dynamitera le système en place à coup sûr, et l'Argentine avec lui ?
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