Immigration
Expulsion avortée des « influenceurs » : Bruno Retailleau sous le feu des critiques en Algérie
L’échec de l’expulsion de l’influenceur algérien Boualem N., dit « Doualemn », a suscité une vive polémique entre Paris et Alger, amplifiée par une couverture médiatique acerbe en Algérie. Après avoir été renvoyé par les autorités françaises en raison de propos violents diffusés sur TikTok, Doualemn a été refoulé à son arrivée en Algérie, les autorités locales invoquant une interdiction de séjour sur leur territoire. Cette décision a été perçue comme une « humiliation » par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui dénonce une situation « extrêmement inquiétante » dans les relations bilatérales.
La presse algérienne se déchaîne contre Bruno Retailleau
Les médias algériens n’ont pas tardé à réagir vivement. Le Courrier d’Algérie a décrit Bruno Retailleau comme un ministre « imprégné des réflexes racistes et islamophobes ». Le journal a accusé le ministre de multiplier les provocations contre les communautés émigrées, ajoutant que sa rhétorique était teintée d’une nostalgie postcoloniale.
De son côté, Echorouk, quotidien populaire arabophone, a fustigé une « exportation des problèmes français ». Le journal a rappelé que l’Algérie d’aujourd’hui est une nation souveraine, reprochant à la France de ne pas accepter cette réalité historique. Le Figaro rapporte enfin que, dans une chronique, le journaliste Hakim Laalam a ironisé sur l’épisode, qualifiant l’opération de « Paris-Alger aller-retour en une journée ».
Une crise dans un climat diplomatique déjà tendu avec l'Algérie
Cet incident survient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu. La détention en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé de critiquer les dérives islamistes, avait déjà alimenté les tensions. Bruno Retailleau a dénoncé cette situation, qualifiant la détention de « honteuse » et appelant à une réponse ferme pour préserver les intérêts français.
Par ailleurs, cet incident relance également le débat sur l’accord franco-algérien de 1968, récemment critiqué par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Ce dernier a appelé à « dénoncer » cet accord qu’il estime dépassé, arguant qu’il facilite une immigration incontrôlée et ne correspond plus aux enjeux actuels. Pour Attal, cet épisode illustre la nécessité de poser des « limites claires » dans les relations avec Alger.
Une polémique qui nourrit le débat sur les expulsions
Au-delà des relations franco-algériennes, cette affaire relance le débat sur la gestion des expulsions en France. L’expulsion de Doualemn s’inscrivait dans une volonté affichée de fermeté envers les étrangers incitant à la violence ou commettant des actes répréhensibles. Mais le refoulement par l’Algérie met en lumière les limites de cette politique lorsque les pays d’origine refusent de coopérer.
Face à ces obstacles, Bruno Retailleau a appelé à une « évaluation de toutes les options disponibles » pour renforcer la crédibilité des expulsions. Mais pour les observateurs, cette affaire risque d’affaiblir davantage la position de la France sur la scène internationale.
Avec une presse algérienne particulièrement critique et un gouvernement français sous pression, cette affaire illustre une nouvelle fois la complexité des relations entre les deux pays.
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1 commentaire
Français, ça ne fait que confirmer l’impuissance du Chef de l’Etat et de ses représentants mais les temps vont changer, c’est une certitude et une évidence. Tout ceci ne peut rester en l’état sans réaction du peuple et de ces citoyens clairvoyants !
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