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Argentine : dévaluation du peso de plus de 50% et des mesures d'austérité annoncées
Le gouvernement argentin, sous la présidence de Javier Milei, présenté comme « ultra-libéral et pro Trump » a annoncé mardi 13 décembre une série de mesures économiques radicales, avec comme grande mesure la dévaluation choc du peso de plus de 50%. Le ministre de l’Économie, Luis Caputo, a déclaré que ces mesures étaient nécessaires pour stabiliser une économie fortement affectée par la dette croissante et une inflation persistante en Argentine.
La dévaluation du peso, considéré comme surévalué, sera ramené dès mercredi à un peu moins de 400 pour un dollar. C'est l'une des grandes mesures « d'urgence » annoncées par le ministre de l'Économie Luis Caputo. Cette dévaluation impactera immédiatement le pouvoir d'achat des Argentins, déjà fragilisé. En argentine, 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cela marquera une nouvelle épreuve pour les Argentins, qui avaient déjà subi une dévaluation de 20% en août précédent. D'autres mesures ont été annoncées, elles comprennent notamment une réduction des subventions publiques à l'énergie et aux transports, dans le but de prévenir une hyperinflation potentielle atteignant jusqu'à 15 000%, selon les avertissements du ministre de l’Économie.
L'argentine maintient ces programmes sociaux
En parallèle, le gouvernement s'engage à maintenir des programmes sociaux, tels que l'aide à l'accès à l'emploi, et à renforcer les politiques sociales directement destinées à ceux qui en ont le plus besoin. Les « cartes alimentaires », bons d'achat pour les plus démunis, verront une augmentation de 50%, tandis que l'allocation familiale universelle doublera.
Pour faire face à une situation économique déjà difficile, le gouvernement indique également la fin des chantiers publics d'infrastructure, transférant la responsabilité au secteur privé. De plus, les contrats publics qui n'ont pas encore commencé seront annulés. Cette décision s'inscrit dans une démarche d'austérité budgétaire, avec une réduction significative du nombre de postes politiques de l'État, passant de 106 à 54.
Les économistes satisfaits de ces mesures
Le gouvernement argentin a aussi indiqué vouloir « réduire les subventions publiques de longue date aux transports, à l'énergie », sans détailler d'échéancier ni d'objectif plancher. « L'État soutient artificiellement des prix très bas via ces subventions, pour faire croire aux gens qu'ils ont de l'argent, mais (...) ce n'est pas gratuit et les gens le payent en inflation ». Cette mesure devrait par ailleurs modifier le quotidien de millions d'Argentins, notamment dans le grand Buenos Aires, qui bénéficient de transports collectifs bon marché.
Les analystes prévoient des répercussions significatives sur l'inflation avec cette dévaluation du Peso. Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international, a salué ces mesures d'austérité comme un « pas important vers le rétablissement de la stabilité » en Argentine. Javier Milei, dans son discours d'investiture, prévient que la situation pourrait empirer à court terme avant que l'économie puisse bénéficier des effets de l'austérité budgétaire. Pour rappel, en Argentine, l'inflation est actuellement à 143% sur un an. Selon le ministre de l'Économie, la maîtrise de l'inflation pourrait prendre, comme il l'avait déjà annoncé, de « 18 à 24 mois ».
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