Immigration
[SONDAGE EXCLUSIF] : les Français unis contre l’immigration
L’immigration serait-elle un sujet qui réunit les Français ? Incroyable mais vrai : ce qui était il y a encore quelques années le thème le plus polémique de la société devient de plus en plus consensuel, preuve ultime que le tabou migratoire est une page aujourd’hui tournée.
Les clandestins, premier sujet d’immigration
Nous avons posé une première question aux Français. Que représente aujourd’hui l’immigration pour eux ? La réponse est assez claire, en premier vient « la lutte contre l’immigration clandestine » avec 59 % des votes (les répondants avaient droit à une réponse prioritaire et une secondaire), soit + 6 % depuis 2018. Suit, avec 47 %, « le coût économique de l’immigration » (-5 %). On retrouve ensuite « l’intégration des personnes étrangères » avec 40 % (-1 %), « l’accueil des migrants » avec 32 % (-4 %) et « l’apport économique, culturel et humain de l’immigration à notre pays » en dernière place avec 22 % (+4 %).
Concrètement, on comprend tout d’abord que c’est l’illégalité qui exaspère les Français sur les clandestins. Le sujet est d’ailleurs loin en première réponse : démonstration s’il en fallait de la vision négative de la population de ce phénomène et de ses excès manifestes.
Si le coût économique suit douze points en-dessous, il est pourtant en baisse de 5 % sur cinq ans, et ce alors même que le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français. Peut-être faut-il alors y voir le délaissement des analyses socio-économiques qui primaient largement depuis les années 2000 et qui tendent à s’effacer devant la crainte majoritaire d’un Grand Remplacement et de la menace civilisationnelle que représente l’immigration.
En dernière place de ce classement vient donc la vision positive de l’immigration avec seulement 22 % des votes, score en hausse de quatre points, mais à tempérer toutefois par le fait qu’uniquement 9 % des Français ait choisi cette réponse en priorité. Faut-il y voir une montée de l’immigration et des pro-migrants, en miroir du rejet unanime qui s’installe dans la société ?
Émeutes : la fin de l’analyse socio-économique
La seconde question que nous avons posée parlait des émeutes de juin dernier, liées à la mort du jeune Nahel tué par un policier lors d’un refus d’obtempérer. À nouveau, deux choix étaient possibles, et au contraire de l’analyse de certains, l’immigration n’est cette fois pas venue en tête.
C’est donc « la présence de bandes organisées et du trafic de drogue » qui est arrivée en tête avec 41 % des opinions exprimées, suivie par « la démission des parents » (39 %) et, pour compléter le podium, « les tensions entre les jeunes et la police » (37 %). On retrouve ensuite « la présence d’un nombre important d’immigrés dans ces villes ou ces quartiers » (22 %), « les discriminations vécues par les habitants de ces quartiers » (16 %) et « les défaillances du système éducatif » (16 %).
Ainsi, on observe tout à fait un effondrement de l’analyse bourdieusio-marxisante qui était jusqu’alors le discours dominant. De fait, si « le chômage des jeunes » était vu comme la seconde cause des émeutes de 2005 (33 %), il perd vingt-quatre points pour s’installer à 9 %. La question de l’urbanisme, elle, perd deux points et est vue comme la dernière cause (5 %). De même, « le manque de mixité sociale » (9 %) et « le manque de moyens alloués aux associations et la présence insuffisante de travailleurs sociaux » (6 %) sont parmi les dernières causes évoquées. En somme, la sécession n’est pas uniquement liée au contexte socio-économique des banlieues, mais bien à une forme de sécession, partiellement liée à une éducation en faillite.
Le sujet des discriminations, venant tout de même en cinquième position avec 16 %, mérite lui aussi son commentaire. On remarque par exemple qu’il est la seconde cause dominante chez La France Insoumise avec tout de même 48 %. De même, ce thème a pris 5 points dans les sondages entre 2005 et aujourd’hui, convainquant même 10 % des électeurs du RN.
Les Français d’accord sur les propositions
Dans notre sondage, nous avons remarqué un point d’accord très notable entre les Français de tous bords, sauf ceux de La France Insoumise : celui des propositions visant à réduire l’immigration et ses effets.
Parmi elles, deux sont particulièrement plébiscitées : « expulser les délinquants étrangers à l’issue de leur peine de prison » et « supprimer ou du moins limiter la délivrance de visas aux pays qui ne récupèrent pas leurs citoyens entrés illégalement en France et ayant l’obligation de quitter le territoire (OQTF) ». Récoltant respectivement 86 et 80 % des opinions, elles sont un marqueur fort de l’attachement des Français au respect de la loi.
On retrouve ensuite une mesure réellement restrictive : la fin de « la libre circulation dans l’espace Schengen des immigrés qui se sont vu refuser une demande de visa dans un des pays membre » (74 %). Que les trois quarts de la population soient en accord sur ce point est particulièrement évocateur, notamment sur les effets pervers du droit européen.
Un sujet faisait polémique durant la dernière campagne présidentielle : celui de l’Aide Médicale d’État. Alors que le président de Reconquête! Eric Zemmour proposait sa suppression, que Marine Le Pen souhaitait sérieusement la restreindre, il apparaît dans notre sondage que 72 % des Français sont d’accord avec cette mesure pour les étrangers en situation irrégulière. L’AME n’était d’ailleurs pas seule concernée par notre question : la population est en fait plus largement favorable à la suppression de toutes les aides dont bénéficient les clandestins, incluant l’hébergement d’urgence, les transports réduits/gratuits, etc. L’abrogation de l’accord franco-algérien de 1968, lui, récolte 67 % d’opinions positives.
Parmi les propositions que nous avions sélectionnées, deux plaidaient en faveur de l’immigration. La première est une mesure proposée par le gouvernement : la régularisation des clandestins travaillant dans des métiers « en tension ». Presque en contradiction avec le reste de notre sondage, 68 % des sondés s’y sont dits favorables, à plus de 80, voire 90 % à gauche et au centre. Seul le Rassemblement National se démarque ici avec 60 % d’opposants à cette réforme.
La seconde proposition immigrationniste que nous faisions était d’« augmenter les dépenses publiques pour favoriser l’intégration des immigrés ». En cohérence avec les réponses précédemment données, 30 % seulement des Français s’y montrent favorables, d’une courte majorité à gauche (53 %) et dans une très faible mesure à droite : 13 % à LR et 11 % au RN.
Confiance : le RN en tête
Nous avions abordé le constat et les propositions : ne restait donc que la personne à trouver. Avec 39 % d’opinions positives, c’est Marine Le Pen qui est en tête des personnalités à qui les Français font confiance sur le sujet de l’immigration. Elle est suivie de près par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (38 %). Comme un duel présidentiel qui se profile…
En-dessous, ce sont deux têtes de liste aux élections européennes qui viennent : Jordan Bardella (32 %) et Marion Maréchal (31 %). L’ancienne députée du Front National reste apparemment toujours convaincante pour son ancien parti : 68 % des électeurs du RN disent lui faire confiance.
À 28 %, on retrouve le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Souvent critiqué pour un bilan plus que contestable, il devance néanmoins de cinq points l’un de ses contradicteurs : Eric Zemmour. Ce dernier est donc à huit points en-dessous de sa vice-présidente : en cause, son moins bon score chez le RN (52 %), à gauche, et au centre.
Suivent ensuite dans un mouchoir de poche quatre personnalités de gauche : le député de la Somme François Ruffin (21 %), l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (21%), le patron des communistes Fabien Roussel (21 %), et le triple perdant à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, avec 20 %.
Au même score que le chef Insoumis, on retrouve ensuite le président LR du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, suivi de près par le président des Républicains Eric Ciotti (18 %). La disparité des lignes politiques à droite se retrouve ainsi bien dans ce sondage : ils ne convainquent chacun que 41 et 65 % de leurs propres électeurs. Enfin, pour clore le bal, le socialiste Olivier Faure ne ramasse que 16 % d’opinions positives, faisant ainsi la démonstration – en compagnie de ses collègues de gauche à seulement 5 % plus haut – que l’immigrationnisme n’est plus en vogue en France.
Comme le démontre notre sondage, malgré une relative persistance du clivage gauche-droite, la majorité des Français est désormais acquise à l’idée de fermer les voies d’immigrations en faisant le choix de la fermeté en la matière. Il faut se ranger à l’évidence : le peuple est d’accord. Alors, qu’attendons-nous pour agir ?
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