Politique
Motion de censure : le NFP accuse le gouvernement de former « une entente opportuniste avec le RN »
Vendredi 4 octobre, une motion de censure a été déposée pour « sanctionner un gouvernement qui adopte les idées de l’extrême droite ».
Le cirque continue. Après la nomination avortée de Lucie Castet à Matignon, voilà que le NFP dépose une motion de censure avant même que le premier projet de loi ne soit examiné au Parlement. Portée par Boris Vallaud, Mathilde Panot, Cyrielle Chatelain et André Chassaigne, cette motion critique directement le choix du président de la République. Selon eux, elle constitue une « négation des dernières élections législatives ».
🔴🏛️ “L’existence de ce gouvernement est une négation du résultat des dernières législatives”, écrivent @BorisVallaud, @MathildePanot, @Cyrielle_Chtl et @AndreChassaigne dans la motion de censure du NFP contre le gouvernement Barnier.#DirectAN A lire >> https://t.co/XeaVBXYGas pic.twitter.com/Hkc3QPd0CN
— LCP (@LCP) October 4, 2024
Un gouvernement jugé trop proche de l’extrême droite
« Le président refuse d’accepter sa défaite », déclarent-ils dans la motion. Avec 193 sièges obtenus, la gauche aurait dû, selon eux, se voir offrir les clés du château. Pourtant, Emmanuel Macron a préféré nommer Michel Barnier, une figure de la droite républicaine, que les députés du NFP jugent trop proche de l’extrême droite. Les parlementaires de gauche l’accusent notamment de faire alliance avec le parti aux 11 millions d’électeurs, sous le prétexte d’une prétendue « stabilité institutionnelle ».
Une motion de censure contre une politique « du tout répressif »
À cela s’ajoute « la politique du tout répressif du nouveau ministre de l’Intérieur », Bruno Retailleau, qui suscite des inquiétudes quant à un durcissement des lois sur l’immigration et un éventuel coup de rabot sur l’aide médicale d’État.
Par ailleurs, les députés dénoncent aussi les contours du prochain projet de loi de finances – qui commencent seulement à se dessiner – et qu’ils qualifient de l’un des « plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années ». Ils estiment que ces mesures mèneraient la France dans une « impasse budgétaire et fiscale ». De plus, en matière d’écologie, ils reprochent au gouvernement sa future inaction, affirmant que le ministère de la Transition écologique aurait vu ses prérogatives « fortement rognées ».
Une motion de censure de façade
Face à cette situation, la motion de censure est décrite comme un « appel au sursaut républicain ». Pour ses signataires, il s’agit de « sanctionner un gouvernement qui adopte les idées de l’extrême droite » et de « protéger l’État de droit ». Cependant, le NFP semble oublier un détail : ils n’ont que 182 élus à l’Assemblée et auront besoin des votes de la droite pour espérer faire passer toute motion de censure. Mais avec un texte ainsi rédigé, inutile de croire que le RN ou tout autre parti de droite y apposera sa signature.
Comme souvent avec ce bord de l’hémicycle, l’idée n’est pas d’apparaître comme une opposition sérieuse, mais plutôt de se donner en spectacle.
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